Go Sport : un serial-licencieur25/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2843.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Go Sport : un serial-licencieur

Le tribunal de commerce de Grenoble a décidé, jeudi 19 janvier, la mise en redressement judiciaire de Go Sport.

Les 2 100 salariés répartis en 124 magasins dénoncent la menace de disparition de l’enseigne, ainsi que les manipulations comptables du patron milliardaire, Michel Ohayon. Ils l’accusent d’avoir vidé les caisses en moins de deux ans.

Michel Ohayon, PDG de la Financière immobilière bordelaise, a fait fortune dans l’immobilier de bureaux et l’hôtellerie de luxe. Il s’est ensuite lancé dans le commerce en rachetant 22 Galeries Lafayette en 2018, puis, successivement, parfois pour l’euro symbolique, La Grande Récré, Jouetland, Go Sport, Gap en 2019, et Camaïeu en 2020, qu’il a regroupés au sein de la société HPB.

Trois ans après son rachat, Camaïeu a été liquidé, plus de 2 000 emplois supprimés. La fortune du liquidateur, par contre, est passée de 750 millions d’euros en 2019 à 1,1 milliard en 2022. Alors, les salariés de Go Sport ressentent la décision du tribunal de commerce comme une sorte de carte blanche donnée au patron, d’autant qu’ils viennent d’apprendre que Go Sport a racheté début janvier Gap, également en difficulté, pour 38 millions d’euros au profit de HPB, après que cinquante millions d’euros ont déjà été prélevés par la holding financière.

La démonstration est donc claire. Ce qui s’est passé chez Camaïeu il y a quelques mois à peine peut se reproduire chez Go Sport et chez Gap, puisque les deux enseignes n’en forment plus qu’une désormais, mais aussi dans toutes les autres enseignes du groupe. L’argent pour maintenir les salaires et les emplois des salariés est dans la fortune accélérée du patron.

Partager