Leur société

Cité Amouroux – Toulouse : ils veulent qu’on se gèle

La cité populaire Amouroux, à Toulouse, est une copropriété de 750 logements. Aux alentours de Noël, les habitants ont eu la mauvaise surprise de recevoir un appel de fonds pour les charges multiplié par 2,5 à cause de la seule augmentation du prix du gaz.

Ainsi, pour un T2, les charges sont passées de 1 400 euros pour 2022 à 3 500 euros pour 2023, et pour un T5 de 2 600 euros à 6 500 euros !

La société Dalkia (filiale à 100 % du groupe EDF, avec un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards d’euros) détient le contrat du chauffage collectif. Elle a donc augmenté ses tarifs de 285 %. Le prix du gaz a certes explosé sur le marché, mais les fournisseurs d’énergie répercutent cette hausse sans remettre en cause leurs considérables bénéfices. Comme le dit très justement un habitant « 4 % de marge quand le prix du gaz est à 20 euros le mégawatt­heure, ce n’est pas la même chose que 4 % de marge sur 126 euros ! »

Bien des habitants se retrouvent incapables de payer leurs factures. Mais, comme il s’agit d’un chauffage collectif, qu’ils coupent ou non leurs radiateurs n’y change rien. Face à cette catastrophe, le syndic n’avance aucune solution. La seule chose qu’il a proposée à une habitante en difficulté est de lui racheter son appartement.

Le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour les copropriétés ne s’appliquera qu’en avril, mais, en attendant, les factures sont dues dans leur intégralité. Il existe aussi une aide de la région. Mais ces aides publiques sont avant tout des subventions pour Dalkia, et sans contreparties de sa part.

Une cinquantaine d’habitants se sont réunis en collectif et ont alerté la presse. Ils envisagent d’organiser une grève des factures, mais s’interrogent aussi sur les travaux d’isolation, qui n’ont jamais été faits, ou sur la modernisation du système de chauffage collectif. En tout cas, ils ne comptent pas se laisser plumer en plein hiver sans réagir.

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