Un tank peut en cacher beaucoup d’autres19/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Un tank peut en cacher beaucoup d’autres

Depuis des semaines, les autorités ukrainiennes réclament aux puissances impérialistes la livraison de tanks lourds, disposant à la fois d’une grande puissance de feu et d’un fort blindage.

Le président ukrainien, Zelensky, affirme que ces tanks lui permettraient de résister à la « grande offensive » que le Kremlin préparerait pour le printemps.

Toutes sortes de blindés figurent dans les impressionnantes livraisons d’armes des États-Unis, de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne à l’Ukraine qu’elles soutiennent. Mais cela ne concerne que des véhicules blindés de l’avant, des chenillettes, des transports de troupes dotés d’un faible blindage.

Ils sont ainsi plus rapides, plus mobiles, assurent les états-majors occidentaux, qui « oublient » leur autre caractéristique commune. Il s’agit de modèles anciens, tels les AMX que Paris vient de promettre à Kiev.

En fait, les pays exportateurs d’armes membres de l’Otan ont jusqu’à présent rechigné à engager sur les champs de bataille ukrainiens leurs plus récents modèles d’armements, dont des mastodontes blindés bourrés d’électronique et d’innovations technologiques.

Ils craignent d’abord qu’ils tombent aux mains de l’armée russe, et leurs secrets de fabrication avec. Ils craignent aussi que l’entrée en action des chars de combat Leopard 2 allemands, Leclerc français ou leurs homologues anglo-saxons n’entraîne une réplique d’ampleur de la part de la Russie.

L’escalade est certes indissociable de toute guerre. Mais le camp impérialiste, qui donne le tempo à cette danse macabre, n’a pas, ou pas encore, décidé de surenchérir à ce niveau.

En revanche, ses industriels de l’armement, ses états-majors et ses gouvernants ne se privent pas de surenchérir vis-à-vis de leurs opinions publiques. Car, quand les médias font leurs gros titres sur l’obsolescence de certains blindés et d’autres armements, ou sur l’impossibilité dans laquelle se trouveraient les « démocraties » de livrer à Kiev autant d’armes qu’elles le voudraient, ou quand ils insistent sur le manque de munitions disponibles dans les stocks et arsenaux, cette propagande vient à point nommé. Elle sert à justifier l’explosion des budgets militaires, qu’ils soient dits traditionnels ou qu’il s’agisse de la course aux armements nucléaires.

Ainsi, en France, les crédits pour les bombes et les missiles nucléaires de croisière vont passer de trois milliards par an en 2023 à plus du double dès l’an prochain. Sans compter tout ce qui va aller à la construction de Rafale chers à Dassault, de chars lourds Leclerc ou de ces canons mobiles Caesar qui font des ravages en Ukraine… et ici, dans les dépenses publiques indispensables à la population. À l’heure de l’offensive militaro-budgétaire, l’État a alors beau jeu de prétendre qu’il n’a plus un sou pour les retraites, ni pour les hôpitaux, l’école, les transports publics, etc.

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