retraites

Rhône-Alpes

À Lyon, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé, malgré les difficultés de transport, un chiffre pas vu depuis des années.

Il y avait beaucoup de jeunes, toutes les générations, des manifestants venus en dehors de tout cadre syndical et heureux d’être si nombreux dans un cortège compact, sympathique, que la neige ne décourageait pas. Ils étaient aussi plus de 20 000 à Grenoble, 10 000 à Saint-Étienne et des dizaines de milliers ailleurs dans la région.

Même si peu de banderoles d’entreprises étaient présentes, les grands secteurs étaient bien là. Venus des ateliers et aussi des bureaux, comme chez Renault Trucks. Dans la chimie, de nombreux travailleurs, sous-traitants compris, avaient tenu à mettre les ateliers à l’arrêt, remplissant plusieurs bus pour rejoindre la manifestation. Chez Jtekt, sous-traitant automobile, des ouvriers dénonçaient les cadences éprouvantes ; les anciens ne se voient pas prolonger de deux ans supplémentaires : « Ils veulent nous tuer au boulot ! » Chez Iveco à Annonay, la grève a vidé les ateliers. La veille, certains discutaient déjà d’une nouvelle journée la semaine prochaine et la suivante.

Partout, le rejet de la réforme des retraites se mélange aux revendications sur les salaires. Des grèves sur les salaires ont lieu dans de nombreuses entreprises. Chez Ewellix (ex-SKF) à Chambéry, 200 salariés en grève, la majorité des ouvriers, ont organisé une assemblée sur la question des salaires avant de rejoindre la manifestation des retraites. Chez Caterpillar à Grenoble, la colère a éclaté dès le 16 janvier, après l’annonce des augmentations proposées par le patron.

À la SNCF, la grève était massive chez les conducteurs, avec presque 100 % sur le dépôt de la Part-Dieu, plus de 60 % à Perrache. Elle était forte dans les technicentres, avec un piquet installé à Vénissieux et des chefs en grève. Si la reconduction de la grève est en discussion, à ce jour beaucoup parlent de grève tournante, à cause des bas salaires.

Les hospitaliers étaient bien présents dans la rue. À l’hôpital GHE, la cantine était fermée pour la première fois depuis bien longtemps. Chez les personnels de santé, certains exprimaient, après les années de Covid et de dégradation des conditions de travail, que « c’est le coup de trop ». Beaucoup d’enseignants qui, avec les suppressions de postes qui ont dégradé les conditions de travail toutes ces dernières années, ne se voient pas continuer jusqu’à 64 voire 67 ans (pour avoir une retraite complète sans décote) devant des classes surchargées.

Dans plusieurs entreprises ou secteurs, des assemblées étaient programmées, l’après-midi ou le lendemain, pour discuter de la suite.

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