Madagascar : Rio Tinto empoisonne la terre et les eaux19/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Madagascar : Rio Tinto empoisonne la terre et les eaux

Dans le dernier numéro de leur journal Le pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) dénoncent la pollution dont sont victimes les habitants vivant à proximité d’une mine appartenant au trust multinational Rio Tinto.

À Madagascar, les pêcheurs et les agriculteurs qui habitent près de la mine d’extraction d’ilménite, de monazite et de zirsil près de la ville de Tolagnaro (Fort-Dauphin) sont depuis des années victimes de la pollution de leur environnement. Depuis plusieurs années, la mine qui appartient à QMM, filiale du géant mondial Rio Tinto, empoisonne l’environnement. Un grand lac qui approvisionne la ville de Tolagnaro en eau douce est devenu radioactif à cause des déchets rejetés par la mine. Les poissons de la zone côtière périssent en masse et les terres avoisinantes deviennent stériles et impropres à l’agriculture. Beaucoup de personnes sont malades et le centre de santé est submergé par des personnes intoxiquées. Le nombre d’enfants mort- nés augmente de façon exponentielle.

La population est mobilisée contre les patrons de la mine et aussi contre l’État, qui en tire profit en possédant 20 % des actions. Des analyses des déchets sont effectuées par les exploiteurs eux-mêmes et les résultats rendus publics sont toujours déclarés satisfaisants. Pour calmer la colère de la population riveraine, les responsables de la mine ont, il y a quelques mois, fait don de six bœufs et de quelques sacs de riz, c’est-à-dire une compensation dérisoire par rapport aux préjudices supportés par la population.

Actuellement, la colère des victimes de cette situation catastrophique est grande. Les gens ont barré toutes les routes menant à la mine et font le piquet devant les barrages. Quelques ouvriers de la mine, dont les familles et proches subissent les conséquences de la pollution, se sont joints au mouvement de résistance de la population : ils ont été immédiatement licenciés. Les activités de la mine sont à l’arrêt et la ville de ­Tolagnaro est privée d’électricité durant une grande partie de la journée car c’est la mine qui fournit le carburant de la centrale électrique.

Le gouvernement a dépêché deux ministres sur les lieux. Ces personnes multiplient les appels au calme et déclarent qu’à partir de maintenant ce sont les autorités qui prendront à leur charge les dédommagements auxquels les victimes ont droit. Ces vagues promesses sont loin de calmer la colère de tous les laissés-pour-compte de l’exploitation capitaliste.

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