Le RN avec le grand patronat19/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

retraites

Le RN avec le grand patronat

Le Pen a déclaré que la loi contre les retraites est une « guerre sociale contre les catégories populaires ». De la part d’un parti qui a défendu des années la retraite à 65 ans, puis abandonné la revendication de la retraite à 60 ans pour tous il y a quelques mois pour plaire au grand patronat, il s’agit bien sûr d’une démagogie de circonstance.

Le Rassemblement national s’oppose d’ailleurs à l’utilisation par les travailleurs de la seule arme à leur disposition pour faire reculer le gouvernement et le patronat : un mouvement de grève large et puissant qui pourrait s’étendre à tous les secteurs du monde du travail, comme cela a été le cas en décembre 1995, ce qui avait contraint le gouvernement de l’époque à jeter sa loi contre les retraites à la poubelle.

Interrogé sur l’appel de la branche pétrole de la CGT à plusieurs journées de grève, le président du RN, ­Bardella, a ainsi affirmé ne pas être pour les blocages et il a ensuite déclaré : « Le RN n’ira pas dans la rue. » S’il s’est senti obligé d’ajouter qu’il pouvait « comprendre que certains de [ses] électeurs veulent participer à ces manifestations », il sait que la majorité écrasante des travailleurs, y compris ceux qui sont ses propres électeurs, sont contre cette attaque sur les retraites et soutiennent les grèves. Or il ne veut pas, en les désavouant, risquer de perdre leurs votes.

Mais, en même temps, le RN doit montrer patte blanche aux capitalistes, s’il veut gérer un jour leurs affaires. C’est pourquoi son opposition cible uniquement Macron et se limite d’avance au terrain de la guéguerre parlementaire. Pour ce qui est des retraites, le RN comme tous les autres partis de gouvernement, fera l’inverse de ce qu’il dit dans l’opposition s’il arrive au pouvoir.

Le RN se targue souvent d’être le premier parti ouvrier de France mais, comme tous les autres partis servant le grand capital, il craint par-dessus tout que les travailleurs se battent eux-mêmes pour leurs intérêts. Les ouvriers, il les veut résignés et se contentant de mettre un bulletin de vote RN dans l’urne.

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