ExxonMobil : des années de mensonges et de profits19/01/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/01/P16-1_Raffinerie_ExxonMobil_Baton_Rouge_Louisiane_C_WClarke_Wikimedia_Commons.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans le monde

ExxonMobil : des années de mensonges et de profits

Une nouvelle enquête parue le 13 janvier, qui prolonge celle menée en 2015 par des journalistes d’Inside Climate News et du Los Angeles Times, prouve que la compagnie pétrolière ExxonMobil savait, dès les années 1970, que ses activités allaient contribuer au réchauffement climatique, et qu’elle n’a rien fait pour les modifier.

Illustration - des années de mensonges  et de profits

Des courbes réalisées dans les années suivantes montrent que les scientifiques d’Exxon prévoyaient même déjà une augmentation de la concentration de CO2 et des températures tout à fait similaires à celle qui a été effectivement observée les quarante années suivantes. On peut lire, dans la synthèse d’un des rapports réalisés par des scientifiques d’Exxon, cette conclusion : « L’effet de serre pourra être l’un des problèmes environnementaux les plus importants des années 90. » ExxonMobil « ne savait pas juste vaguement quelque chose à propos du changement climatique il y a des décennies », a souligné Geoffrey Supran, professeur à l’Université de Miami et membre de l’équipe d’historiens de Harvard qui a étudié ces dossiers. « Ils en savaient autant que les scientifiques indépendants et gouvernementaux, et vraisemblablement assez pour prendre des mesures et alerter le public », ajoute-t-il.

En 2019, des représentants d’Exxon ont même été auditionnés à Washington par la Chambre des représentants américaine. Edgar Garvey, l’un des ingénieurs qui l’ont été et qui a travaillé plusieurs années pour Exxon, avouait : « Nous étions sûrs que les changements dus aux activités humaines avec le dioxyde de carbone auraient des conséquences importantes sur le climat. »

Les dirigeants du géant pétrolier savaient donc très bien que leurs activités, produisant entre autres du dioxyde de carbone et du méthane, entraîneraient un réchauffement climatique catastrophique pour la planète. Non seulement ils ont poursuivi ces activités sans en tenir compte, non seulement les responsables du groupe n’ont pas rendu publiques ces études, mais ils ont nié publiquement la réalité du réchauffement climatique. L’ancien PDG d’ExxonMobil, Lee Raymond, déclarait en 2000 : « Nous n’avons pas une compréhension scientifique suffisante du changement climatique pour faire des prédictions raisonnables. » En 2013, le PDG de l’époque, Rex Tillerson, qui fut aussi le secrétaire d’État sous ­Donald Trump, affirmait qu’il existait des « incertitudes » autour des « principaux facteurs du changement climatique ».

Exxon a donc fait passer ses profits avant tout le reste, malgré les dangers que ses activités faisaient courir à la planète, et les autres sociétés pétrolières ont fait de même. Total en a à coup sûr autant à son actif, car entre les profits à court terme que des capitalistes escomptent de leur activité et les dangers qu’elle fait courir à l’humanité et à la planète, ils ne peuvent choisir que les premiers. Les commissions d’enquête parlementaires, comme celle initiée par des membres du Congrès américain, les appels à l’intervention d’un ministère de la Justice ne pourront rien changer à cette irresponsabilité fondamentale des hommes qui dirigent l’économie. La seule chose à faire, pour leur retirer leur pouvoir de nuire à l’humanité, est d’exproprier ces groupes capitalistes.

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