Tarifs de l’électricité : aider les petits patrons sans écorner les profits des gros11/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2841.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tarifs de l’électricité : aider les petits patrons sans écorner les profits des gros

Le 5 janvier, Macron a joué les indignés devant une délégation de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française reçue à l’Élysée, déclarant : « J’en ai comme vous assez qu’on ait des gens qui, sur la base de la crise, fassent des profits excessifs », ce qui visait les fournisseurs d’électricité.

Le lendemain, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, convoquait les fournisseurs d’électricité pour annoncer que leur tarif devait être limité à 280 euros le mégawattheure en 2023 pour les contrats négociés avec les 600 000 entreprises de moins de dix salariés.

Le gouvernement cherche à donner un maximum de publicité à cette main tendue aux très petites entreprises étranglées par la flambée de prix de l’électricité, car il veut prévenir les explosions de colère des petits patrons. Mais ces aides ne peuvent être qu’un répit, car la plus grosse part est réservée aux grandes entreprises, dévoreuses d’énergie.

Ce tarif maximum de 280 euros le mégawattheure reste néanmoins une filouterie si on le compare au prix de l’électricité achetée par les fournisseurs. En effet, sur le marché de gros Epex spot, sur lequel se font les transactions pour une large partie des pays européens, dont la France, le prix du mégawattheure était de 418 euros il y a un environ un mois, contre 49 euros il y a un an. Mais depuis des semaines le prix de l’électricité, comme celui du gaz, baisse. Le mégawattheure est redescendu autour de 125 euros, ce qui ne garantit en rien d’une nouvelle flambée, bien sûr. En tout cas, il est pour l’instant bien en dessous du plafond de 280 euros que le gouvernement veut imposer aux fournisseurs.

Macron ne s’en prend évidemment pas aux profits de la quarantaine de fournisseurs d’électricité qui se partagent le marché français, dont des géants comme TotalEnergies, Eni ou Engie. Non seulement, ce qu’ils ont amassé grâce à l’explosion des prix ne leur est pas repris, mais toutes les mesures de soutien aux consommateurs, notamment ce nouveau plafond de 280 euros pour les TPE, seront compensées par l’argent public. Le Maire lui-même a déclaré qu’il remet à plus tard l’estimation du coût, mais les groupes capitalistes de l’énergie ont la garantie qu’ils continueront d’encaisser les profits.

Ce nouveau plafonnement du prix de l’électricité en faveur d’une partie des petits patrons est significatif de la fébrilité du gouvernement. Son impuissance face à la crise économique actuelle est la conséquence de sa soumission aux intérêts des plus grands groupes capitalistes.

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