Leur société

Lycée Raymond-Tarcy – Guyane : un débrayage gagnant

À la veille des vacances de Noël, les enseignants et lycéens du lycée polyvalent Raymond-Tarcy de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guy­­ane, ont refusé de faire cours, pour protester contre l’a­gression d’un CPE lors d’une ba­garre devant l’établissement.

Cet événement fait suite à une série d’actes de violence, dans un établissement où la majorité des élèves viennent des catégories sociales les plus défavorisées.

Au lycée, il n’y a que deux CPE pour 980 élèves, il n’y a plus d’infirmière et pas assez de surveillants. Jusqu’en décembre, certains enseignants n’étaient toujours pas nommés, faute de candidats. Les enseignants dénoncent depuis longtemps les conséquences des réformes successives dans l’Éducation, qui ont eu pour résultat de les priver de moyens pour travailler et ont renforcé le manque d’attractivité du métier.

En Guyane et dans de nombreux départements et régions d’outre-mer l’État ne développe aucune des infrastructures essentielles à la population, quand il ne les laisse pas à l’abandon pur et simple. À Saint-Laurent-du-Maroni, le problème est aggravé du fait de l’éloignement de Cayenne.

Après le mouvement de colère des enseignants et des élèves, le recteur s’est déplacé au lycée et a accepté une grande partie des revendications. Il y aura un poste de CPE supplémentaire à la rentrée prochaine, ainsi que plusieurs surveillants et des formations pour ces derniers. C’est une victoire pour les enseignants, et surtout pour les élèves, qui se sont mobilisés massivement lors du débrayage. C’est aussi pour eux une première leçon montrant que la lutte collective paye !

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