Melilla : le massacre de migrants absous04/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2840.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Melilla : le massacre de migrants absous

Le 24 décembre, 87 migrants ont été condamnés en appel à des peines allant de trois mois à deux ans et demi de prison ferme par la justice marocaine pour des faits qui remontent au 24 juin 2022.

Près de 2 000 migrants, venant principalement du Soudan et du Tchad, avaient alors tenté de passer par-­dessus les barbelés d’un poste frontière à Melilla, enclave espagnole au Maroc, pour rejoindre le territoire de l’Union européenne.

L’Espagne a laissé les forces de police marocaines assumer le rôle le plus violent dans une répression qui avait causé au moins 23 morts.

Le 23 décembre, le parquet espagnol a de son côté classé l’enquête sur le drame de Melilla : l’action de la police espagnole n’aurait aucun lien avec les morts et les blessés. Mais fin novembre, un groupe de journaux internationaux, dont El País et Le Monde, publiait des documents laissant plutôt penser que la police espagnole avait pris largement sa part dans les horreurs du 24 juin. On y voit des agents espagnols frappant les migrants et encadrant leur renvoi brutal de l’autre côté de la frontière.

Des migrants gravement blessés côté espagnol ont été traînés de l’autre côté de la frontière par des policiers marocains, sous les yeux de leurs collègues espagnols. Côté marocain, une partie des migrants ont été maintenus attachés au sol en plein soleil. Près de 500 ont été envoyés en car à des centaines de kilomètres de la frontière, dépossédés de leurs affaires et laissés sans soins au bord de la route. Outre les morts, jusqu’à 37 selon les chiffres officiels, 77 autres personnes ont été déclarées disparues par les familles.

Dans toutes ces atrocités, les forces de police marocaines servent d’exécutantes d’une politique qui, depuis des années, multiplie barbelés et prisons aux portes de l’Europe.

Le gouvernement espagnol agit dans la continuité de ses prédécesseurs qui ont rehaussé les clôtures, multiplié les barbelés, en y ajoutant des lames meurtrières. Pour le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez, les migrants sont des coupables puisqu’ils tentent de franchir une frontière illégalement, et s’organisent pour cela. Ce gouvernement, avec ses alliés du Parti dit communiste et de Podemos, assure ainsi la continuité dans la gestion d’une société capitaliste qui sème guerres et misère, et érige des barbelés contre ceux qui voudraient trouver ailleurs de meilleures conditions.

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