Leur société

Enseignement : classes en sureffectif

Un rapport publié par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), le service statistique de l’Éducation nationale, bat en brèche la propagande mensongère du gouvernement quant aux moyens mis en œuvre.

Du ministre aux inspecteurs chargés d’appliquer les différentes réformes, tous prétendent depuis des années que le problème de l’école ne provient en aucun cas du manque d’effectif mais, en vrac, de la formation des enseignants, de la pédagogie ou des programmes. Derrière ce mensonge, différentes réformes, celles des collèges et du lycée, ont d’ailleurs toutes servi à réduire le nombre de postes d’enseignants, à diminuer les heures d’enseignement et à faire gonfler les effectifs des classes. Et la France se retrouve aujourd’hui championne d’Europe du nombre d’élèves par classe.

Malgré les dédoublements dans certaines classes de primaire, les élèves sont en moyenne 22 par classe contre 19,3 en moyenne en Europe. Et c’est bien pire au collège puisque ce nombre grimpe à 26 élèves contre 21 dans les autres pays. Mais ce sont des moyennes car, en collège, plus d’une classe sur dix compte désormais plus de 30 élèves, deux fois plus qu’il y a dix ans. En lycée général, les classes à 30 sont majoritaires et comptent parfois plus de 35 élèves.

Davantage d’élèves par classe, cela signifie bien sûr que les enfants les plus en difficulté seront laissés de côté. Cela signifie aussi que le nombre d’adultes dans les établissements diminue. Et le gouvernement pourra lancer des campagnes publicitaires contre le harcèlement scolaire, afficher sa volonté d’inclure les élèves handicapés dans les classes, tout cela est clairement de l’esbroufe. Toute sa politique contribue à dégrader le climat scolaire et à exclure les élèves les plus fragiles. Et il prévoit encore la suppression de 2 000 postes d’enseignants pour la rentrée prochaine !

Ainsi, il poursuit sa politique d’économies aux dépens des enfants comme il le fait aux dépens des usagers à l’hôpital, dans les transports, partout où il peut glaner de l’argent, qu’il réserve au grand patronat. Face à un même problème, la riposte doit être générale !

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