Rien n’est jamais acquis28/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2839.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rien n’est jamais acquis

Rejoignant le chœur des anti-grévistes, suite au mouvement des contrôleurs de la SNCF, Macron a profité de l’occasion pour demander au gouvernement de « réfléchir à la mise en place d’un cadre pour assurer la continuité des services publics en toutes circonstances ». En clair, de porter de nouveaux coups au droit de grève.

Celui-ci est déjà très encadré pour les cheminots comme pour d’autres catégories de travailleurs, qui doivent se déclarer grévistes 48 heures à l’avance. À défaut de pouvoir interdire purement et simplement le droit de grève, Macron aimerait sans doute pouvoir leur imposer un service minimum garanti ou des périodes où la grève serait impossible, comme c’est le cas dans plusieurs pays.

Les travailleurs ont toujours eu à lutter pour imposer au patronat et à l’État à son service le droit de s’organiser et de se mettre en grève pour défendre leurs intérêts. Le droit de grève a beau être inscrit dans la Constitution depuis 1946, le patronat et les gouvernements à son service n’ont pas attendu Macron pour le remettre en cause. Au nom d’un droit au service public que leur politique s’acharne à détruire, ils imposent bien des limitations de fait.

Ainsi, depuis 2001, un accord à la RATP oblige les grévistes à se soumettre à une procédure longue et compliquée avant de pouvoir effectivement se mettre en grève. En 2007 et 2008, le gouvernement de Sarkozy a fait passer une loi sur le service minimum assuré, qui étend les restrictions au droit de grève à d’autres secteurs. Depuis cette date, les professeurs des écoles par exemple, doivent eux aussi se déclarer grévistes 48 heures à l’avance. D’autres mesures entravent le droit de grève, comme la réquisition des travailleurs, courante à l’hôpital, mais qu’on a également vu imposer dans les raffineries en octobre dernier.

Alors que l’économie s’enfonce dans le chaos, patronat et gouvernement cherchent à désarmer les travailleurs. La grève est l’arme par excellence de la classe ouvrière : elle ne doit se laisser ni désarmer ni diviser.

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