Dans les entreprises

Go Sport : emplois menacés

L’avenir des magasins Go Sport est suspendu à une décision du tribunal de commerce de Grenoble, qui a reporté au 16 janvier celle de placer ou non l’entreprise en redressement judiciaire.

En déficit depuis plusieurs années, Go Sport avait été racheté en juillet 2021 par le groupe FIB possédé par Michel Ohayon, pour un euro symbolique, au groupe Rallye qui voulait s’en débarrasser. Ce patron, spécialiste du rachat pour presque rien d’entreprises en difficulté, avait aussi acquis Camaïeu et Gap, prétendant les redresser. La fermeture de Camaïeu et le licenciement de ses 2 100 salariés fin septembre 2022 montrent ce que valaient ces promesses.

En ce qui concerne Go Sport, l’entreprise n’aurait pas payé une partie de ses fournisseurs, pour la somme de 14 millions d’euros en octobre, et de 21 millions en novembre, alors que dans le même temps 36 millions d’euros venant de la trésorerie de Go Sport remontaient vers la maison mère. La direction justifie le transfert de cette somme par un rachat d’entreprise « au profit de Go Sport », sans préciser laquelle.

Michel Ohayon déclarait lors d’une conférence en 2018 : « Dans le monde de l’entreprise, 90 % du succès relève du courage et de la prise de risque. » Sans préciser que les risques sont pour les salariés, comme ceux de Camaïeu qui en ont déjà fait les frais, et ceux de Go Sport qui s’inquiètent à juste titre de subir le même sort. Quant à Michel Ohayon, sa fortune aurait augmenté de 750 millions en 2019 à 1,1 milliard en 2022, d’après l’évaluation du magazine Challenges, qui le classait cette année 104e des plus grosses fortunes du pays.

L’avenir des salariés de Go Sport ne doit pas dépendre des trafics financiers de Michel Ohayon. L’argent pour maintenir tous les emplois et les salaires devrait être garanti sur sa fortune personnelle.

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