Leur société

RSA : diviser pour régner

Le gouvernement a décidé d’expérimenter, dans 19 départements, l’obligation de travailler 15 à 20 heures par semaine pour toucher le RSA.

Cela fait longtemps que les médias aux ordres relaient la propagande gouvernementale anti­chômeurs, présentés comme des fainéants, des parasites des allocations. Ainsi, les chômeurs au RSA se trouvent désignés à la vindicte populaire, parfois avec un certain succès auprès d’autres travailleurs, accablés par des horaires de travail insupportables et des salaires de plus en plus maigres face à la hausse des prix.

Et le piège est prêt à se refermer sur tous les travailleurs. Par exemple, pour un peu moins de 600 euros au maximum, l’allocation RSA pour une personne seule, le gouvernement imposera entre 15 et 20 heures d’un travail ainsi payé en dessous du smic.

Bien sûr, des emplois au rabais existent déjà. Mais c’est un pas de plus vers leur généralisation, une aubaine pour le gouvernement et pour le patronat et une attaque de plus contre le monde du travail. C’est une pression sur les salaires, car pourquoi payer plus cher alors qu’on aura sous la main des travailleurs sous-payés ?

Jouer la division, opposer les salariés les uns aux autres, les précaires aux embauchés, la tactique n’est pas nouvelle : là, elle trouve un terrain supplémentaire dans la guerre que le gouvernement mène aux travailleurs, avec ou sans emploi.

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