Hausse du smic : très loin de la hausse des prix21/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse du smic : très loin de la hausse des prix

Le smic va augmenter mécaniquement de 1,81 % en janvier 2023. Ce n’est pas un cadeau, même pingre, du patronat, puisque ce n’est que le résultat des chiffres de l’inflation publiés par l’Insee le 15 décembre, confirmés ensuite par le gouvernement.

Ce dernier n’a même pas proposé un « coup de pouce » supplémentaire. Et quand bien même, cela ne ferait que souligner le ridicule de la mesure au regard des 6,2 % de hausse annuelle des prix, calculés en novembre dernier par l’Insee. D’autres chiffres officiels, ceux de la Banque de France, donnent pour la fin 2022 une hausse annuelle de 7,1 %. Les 20 centimes d’augmentation du smic horaire en janvier, qui concerne encore nombre de travailleurs, apparaissent donc comme une pure provocation.

C’est d’autant plus choquant que, pour parler chiffres, l’Insee lui-même a calculé que, sur les prix de l’alimentation, la hausse est bien pire et se monte à 12,2 % sur l’année. Elle s’accélère d’ailleurs tant qu’elle a doublé depuis juin dernier, et a été multipliée par 24 depuis décembre 2021 !

Pour les familles populaires, ces chiffres sont une réalité et pèsent d’autant plus sur leur vie quotidienne que les postes alimentation et énergie représentent la plus grosse partie de leur budget. ­L’Insee a d’ailleurs, dans une autre étude publiée le 19 décembre, évalué à 720 euros la perte de pouvoir d’achat des ménages modestes, comme disent les statisticiens, sur un an et demi. Dans les petites villes, en particulier, les travailleurs ont dû se serrer la ceinture, à cause de la hausse des dépenses de chauffage et de déplacement. Les boucliers tarifaires, chèque énergie et autre indemnité inflation n’y ont rien changé.

De nouvelles hausses mécaniques du smic se produiront forcément en cours d’année vu la courbe de l’inflation. Mais même si çà et là, certaines grandes entreprises se voient contraintes d’augmenter quelque peu les salaires, notamment quand des grèves se produisent, l’appauvrissement de la classe ouvrière est visible, ne serait-ce qu’à la hausse de la fréquentation, de 10 à 12 %, de la Banque alimentaire, de la Croix-Rouge ou des Resto du cœur. Comparés à la croissance des profits et des fortunes des capitalistes, ces chiffres ont de quoi provoquer la hausse de la colère.

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