Contrats aidés : sous-payés et sans retraite21/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrats aidés : sous-payés et sans retraite

Deux députés viennent de déposer une proposition de loi concernant ceux qui ont eu des emplois aidés dans les années 1980 et qui, ne pouvant pas valider de trimestres pour la retraite, vont subir d’importante décotes sur leurs futures pensions.

Rejetant toute idée de contrainte pour les capitalistes, la gauche arrivée au pouvoir en 1981 avec François Mitterrand n’offrit aux jeunes chômeurs que la perspective de « petits boulots ».

C’est ainsi que furent créés les TUC (travaux d’utilité collective) dans le public, les SIVP (stages d’initiation à la vie professionnelle) dans le privé, puis d’autres contrats du même genre. Les jeunes qui acceptaient un TUC travaillaient à mi-temps dans une mairie, un lycée, un hôpital, etc. L’État les rémunérait un quart du smic de l’époque. À charge pour la structure d’accueil de compléter un peu la rémunération.

Entre un et un million et demi de jeunes acceptèrent de tels contrats entre 1984 et 1990, qui semblaient être la seule façon de gagner un minimum d’argent lorsqu’on n’avait jamais encore exercé d’emploi et qu’on ne pouvait donc pas bénéficier d’indemnités chômage.

Ces contrats ne débouchaient sur aucun emploi. De plus l’État supprimait des emplois de fonctionnaires dans les services publics, puis comblait en partie le sous-effectif avec des TUC. Dans les entreprises privées, une main-d’œuvre était mise à disposition du patronat, payée en partie avec de l’argent public. Ces emplois aidés ont participé de la dégradation générale subie par les classes populaires.

Mais ce qu’ignoraient ces jeunes, qui approchent aujourd’hui de l’âge de la retraite, c’est que les gouvernements de gauche rognaient aussi sur les cotisations pour leur retraite.

Ces travailleurs grugés réclament justice et auront peut-être droit à une forme de réparation partielle. Reste qu’en créant ces emplois « aidés », la gauche a inauguré une politique au service de la bourgeoisie promise à un bel avenir consistant à développer les emplois précaires et sous-payés en prétendant ainsi lutter contre le chômage. Avec le résultat que l’on voit aujourd’hui.

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