Legrand – Limoges : un grand patron et ses soutiens14/12/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/12/P12-4_Legrand_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Legrand – Limoges : un grand patron et ses soutiens

Illustration - un grand patron et ses soutiens

C’est le branle-bas de combat chez les responsables politiques et dans tout le gratin bourgeois limousin depuis que Benoît Coquart, le PDG de Legrand, géant mondial de l’équipement électrique, coté au CAC 40, a écrit à la direction de la SNCF son « exaspération » devant les problèmes de liaison ferroviaire entre Paris et Limoges.

Se plaignant d’un « manque de considération » envers Legrand, il menace de délocaliser le siège social et toutes les équipes de relation clientèle à Paris, si les suppressions de trains à des horaires qui conviennent à l’entreprise ne sont pas annulées, et si des travaux d’ampleur ne sont pas réalisés sur la ligne, afin que ses clients et ses cadres ne soient pas sans cesse touchés par les incidents, les retards, etc. Et pour apporter leur soutien à Legrand, les élus de tout bord et la plupart des chefs d’entreprises limougeaudes appellent à une manifestation lundi 12 décembre devant la gare de Limoges, à laquelle ils invitent la population !

Depuis des décennies, la ligne ne cesse de se dégrader. Un exemple significatif est celui du train Le Capitole qui à la fin des années 1960 effectuait le trajet en 2 h 49, contre 3 h 15 à 3 h 30 actuellement. La SNCF espère revenir à cette durée vers 2025 ! Les incidents sont quotidiens avec notamment des suppressions de TER faute de matériel ou de conducteurs. Le dernier incident en date est le déraillement d’un train de marchandises en gare d’Issoudun, qui a bloqué totalement la circulation entre Vierzon et Limoges pendant cinq jours ! C’est aussi sur cette ligne qu’a eu lieu l’accident mortel de Brétigny.

Les cadres de Legrand ne sont pas les seuls à souffrir de cette situation. Les premières victimes sont les travailleurs qui empruntent quotidiennement ou chaque semaine les TER ou les Intercités de la ligne pour rejoindre leurs entreprises. Mais ce sont aussi les cheminots qui travaillent dans des conditions de plus en plus difficiles avec des journées à rallonge à chaque incident. Périodiquement, des manifestations d’usagers bloquent des trains pour réclamer le maintien des arrêts, notamment en Creuse, parfois avec succès d’ailleurs ! En fait, rien de tout cela n’a beaucoup mobilisé les notables locaux. Mais l’exaspération du PDG d’un groupe du CAC 40 les met en transe. La responsable des projets Intercités de la SNCF s’est même engagée à tenir le PDG de Legrand régulièrement informé de l’avancée des travaux commencés sur la ligne après l’accident de Brétigny… en 2013.

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