Leur société

Caisse d’allocations familiales : la chasse aux pauvres

Plusieurs associations ainsi que des employés dénoncent l’utilisation d’un algorithme censé détecter les erreurs et surtout la « fraude » dans le versement de prestations aux allocataires.

Afin de débusquer ceux qui percevraient indûment des prestations, la CAF a recours au datamining. Cette technique numérique de statistiques prédictives, en croisant différentes données dans plusieurs administrations, est censée identifier les risques de fraude. Ainsi, chaque allocataire se voit attribuer une note, comprise entre 0 et 1, en fonction de la probabilité d’être un fraudeur.

Les contrôles sont dorénavant orientés en fonction de ladite note. L’algorithme ciblerait plus particulièrement les personnes précaires. En effet, plus une personne percevrait d’allocations différentes (APL, prime d’activité, AAH…), plus sa note serait mauvaise, entraînant un risque accru de contrôle.

Afin de convaincre les employés de se lancer dans cette traque, la direction de la CAF prend désormais en compte dans le calcul de leurs primes d’intéressement le nombre de fraudes ou d’erreurs relevées par les agents.

Selon l’aveu même de la cour des comptes, pour l’année 2021, les fraudes ne concernaient que 0,39 % des prestations versées par la CAF, soit seulement 309 millions d’euros.

Les vrais fraudeurs sont connus et identifiés : la même cour estime que, du côté des patrons, la fraude aux cotisations sociales est comprise entre 7 et 25 milliards par an.

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