Airbus Helicopters – Marignane : débrayage efficace chez AAA14/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2837.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus Helicopters – Marignane : débrayage efficace chez AAA

Mardi 6 décembre, une cinquantaine de travailleurs de la société AAA (Assistance Aéronautique et Aérospatial), du site Airbus Helicopters de Marignane, ont débrayé une heure. C’était le premier mouvement chez ce sous-traitant.

Le groupe 3A est sous-traitant sur la plupart des sites aéronautiques d’Airbus et Dassault. À Marignane, AAA emploie environ 150 ouvriers, techniciens, contrôleurs, qui travaillent sur les poutres de queue des hélicoptères en chaîne, en contrôle qualité à la mécanique, etc.

À l’origine, la CFDT de AAA avait appelé à la grève mardi 6 décembre, pour une prime de 1 500 euros sur tous les sites où 3A est présent, alors que la direction annonçait une prime de 200 euros. Sur le site de Marignane, le seul syndicat présent, FO, n’appelait pas à la grève. Les travailleurs du site se sont donc contactés et organisés hangar par hangar, décidés à se saisir de l’appel à la grève et à poser, même sans syndicat, le problème des salaires, la prime ne résolvant rien. Un tract d’appel a été adressé aux autres salariés du site dans ce sens, pour une lutte d’ensemble pour les salaires.

Mardi 6 décembre, à 9 heures, à leur propre surprise, la moitié environ de l’effectif présent, soit une cinquantaine de travailleurs, ont convergé au milieu de l’usine, sur l’allée centrale, devant le bâtiment F3. Des gardiens ont rapidement encadré le rassemblement avec des voitures et le directeur de AAA Sud-Est est venu leur demander les raisons de leur mouvement. Le responsable n’a rien reproché aux grévistes.

Le soir, la direction annonçait que la prime passait de 200 à 500 euros. À Toulouse, la CFDT communiquait que « ça ne faisait pas le compte », ce qui était bien le sentiment général, et appelait à reconduire le mouvement. À Marignane, les grévistes préféraient attendre mais étaient décidés à poursuivre le mouvement. Mais mercredi 7 la CFDT appelait à la reprise du travail. Ce qui était inacceptable pour elle la veille était devenu une victoire le lendemain.

Le mouvement s’est ainsi arrêté, mais il reste perçu comme une petite victoire grâce au fait d’avoir su se rassembler, s’organiser et d’avoir contraint le patron à reculer en augmentant la prime. Pour les ouvriers d’Airbus et les autres sous-traitants, il indique la voie à suivre.

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