Retraites : le gouvernement promet du sang et des larmes07/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : le gouvernement promet du sang et des larmes

À peine la réforme de l’Assurance chômage votée, le gouvernement s’attaque aux retraites. Le texte du projet de loi doit être présenté par Élisabeth Borne le 15 décembre.

Dès le 3 de ce mois, Borne et Macron sont apparus à la télévision et dans la presse nationale pour préparer les esprits à un âge de départ à la retraite repoussé à 65 ans. Il s’agit d’une attaque considérable contre tous les travailleurs.

D’après la Première ministre, l’âge légal de départ à la retraite passerait ainsi, progressivement mais très rapidement, de 62 à 65 ans d’ici 2031. Le gouvernement est tellement pressé que la réforme s’appliquerait dès l’été 2023, et concernerait l’ensemble des travailleurs nés dès le deuxième semestre 1961. Enfin, les travailleurs concernés par les « régimes spéciaux » seraient affiliés au régime général des retraites. Le prétexte asséné est que les caisses de retraite sont de plus en plus déficitaires, du fait du vieillissement de la population. La réforme serait donc une mesure indispensable pour « ramener le système à l’équilibre dans les dix ans », selon Borne, quand ce ne serait pas « le seul levier pour sauver le système par répartition », comme l’a affirmé Macron.

On ne peut qu’être frappé par cet étalage de mauvaise foi. Le gouvernement sort régulièrement depuis des années des centaines de milliards pour subventionner les capitalistes, allant du fameux « quoi qu’il en coûte » aux augmentations du budget militaire. La réforme des retraites est donc bel et bien un choix de classe, une mesure supplémentaire pour faire payer la crise économique aux travailleurs, tout en permettant aux profits de continuer leur ascension. Le système par répartition, que le gouvernement dit vouloir préserver, n’est d’ailleurs pas plus juste que d’autres. La classe capitaliste s’enrichit par l’exploitation des travailleurs pendant toute leur vie : cela devrait donc être à elle de payer intégralement les retraites, et non à d’autres travailleurs, par leurs cotisations, comme c’est le cas aujourd’hui.

Dans un contexte de hausse des prix et de chômage, où la pauvreté augmente, la réforme des retraites ne fera qu’appauvrir brutalement des millions de travailleurs. Ceux qui partiraient plus tard et avec une espérance de vie diminuée ne seraient pas les seuls attaqués. En effet, le taux d’emploi de la tranche des 55 à 64 ans est actuellement de seulement 56 %, car les patrons veulent de la chair fraîche. En repoussant l’âge de départ, la réforme condamnerait des millions de travailleurs à attendre la retraite trois ans de plus, en vivant d’allocations chômage diminuées par la récente réforme, puis de minima sociaux.

En 2019, Macron et son gouvernement avaient déjà tenté d’imposer une réforme du système de retraite. Ils s’étaient heurtés à une grève d’ampleur dans plusieurs entreprises, dont la SNCF et la RATP avaient été le fer de lance. Celle-ci s’était poursuivie pendant plus de deux mois, de décembre 2019 à février 2020, obligeant le gouvernement à ajourner son attaque au début de la pandémie. La nouvelle réforme qu’annonce Borne appelle à nouveau une résistance déterminée de la classe ouvrière.

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