Gare Saint-Lazare : grève des conducteurs de la banlieue07/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gare Saint-Lazare : grève des conducteurs de la banlieue

Lundi 5 décembre, plus de 120 conducteurs de banlieue du secteur de Paris Saint-Lazare étaient en grève pour protester contre leurs conditions de travail. Ce sont les plus jeunes conducteurs, dont les horaires sont particulièrement flexibles, qui ont été à l’origine du mouvement.

Ces conducteurs ont été rejoints par leurs collègues dont les journées sont normalement fixées par des roulements annuels, mais qui les voient, cette année, modifiés en permanence et au dernier moment. Leurs roulements sont de plus dégradés chaque année.

La colère couve depuis des mois et s’était déjà exprimée par plusieurs jours de grève en juin dernier. Les conducteurs n’acceptent plus d’avoir leurs journées changées de la veille pour le lendemain, de recevoir pour ces changements des SMS à n’importe quelle heure de la journée, voire de la nuit, de ne pas savoir leurs conditions de reprise du travail avant de partir en repos, d’avoir toutes les peines du monde à joindre le bureau de commande, d’avoir des pauses de moins de neuf heures entre deux journées, des amplitudes horaires trop grandes pour les journées commençant à 4 heures du matin, etc.

La direction emploie le terme de journées fusibles, c’est-à-dire qui sont prévues mais peuvent être remplacées jusqu’à la veille par d’autres commençant et finissant à d’autres horaires. Enfin, l’aspect de la rémunération a aussi été évoqué par les grévistes, car la désorganisation du travail par la direction n’est pas complètement aléatoire : elle est telle qu’elle limite les primes à verser aux conducteurs, et donc le revenu de ces derniers.

À Achères, dans les ­Yvelines, une quarantaine de conducteurs se sont ­réunis en assemblée générale et ont fait descendre la direction locale pour lui lire une liste de revendications. Elle n’avait aucune solution à apporter et son discours n’a pas apaisé les grévistes. La poursuite du mouvement la semaine suivante a été votée à l’unanimité et un groupe de grévistes syndiqués et non syndiqués s’est proposé pour organiser cette suite. À Mantes, les grévistes se sont retrouvés à 25 en assemblée générale et ont aussi voté la poursuite du mouvement.

Une quarantaine de conducteurs d’Achères et de Mantes ont ensuite rejoint ceux de Paris pour aller voir leur direction commune. Celle-ci n’a fait qu’attiser la colère en ne proposant aucune amélioration et en jouant la provocation. Le lendemain, une réunion a eu lieu entre cette direction et les représentants syndicaux, auxquels se sont joints d’autres grévistes. La direction s’est engagée à arrêter les journées fusibles et à prolonger une prime de 100 euros par mois liée aux conditions de travail dégradées. C’est bien moins que ce que réclament les grévistes, et ceux-ci sont déterminés à se faire respecter.

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