Chauffeur licencié : pour avoir trop bien fait son travail07/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chauffeur licencié : pour avoir trop bien fait son travail

Dans la Haute-Vienne, un chauffeur de car scolaire de 70 ans vient d’être licencié pour faute grave, sans préavis ni indemnités. La faute invoquée est d’avoir marqué des arrêts devant les domiciles des enfants qu’il devait déposer, arrêts considérés comme « sauvages » par l’entreprise.

Cet ancien agriculteur, qui complétait sa retraite avec ce petit travail, avait à cœur de déposer les enfants devant chez eux, sans même faire de détour, pour leur éviter de se mettre en danger en longeant la route départementale. Il a fait ainsi pendant des années, à la grande satisfaction des parents.

Il se trouve que, non seulement cette entreprise familiale de transports a été rachetée par ­Europ-voyage, mais la ­région ­Nouvelle-Aquitaine a décidé de mettre en place pour les élèves un nouveau système prévoyant la géolocalisation des cars. Les conducteurs ont été dotés d’un smartphone embarqué, les élèves de cartes sans contact à badger. C’est « un flicage, la robotisation des conducteurs et des enfants », dénonce l’agriculteur. En effet, l’entreprise comme la région veulent ainsi rentabiliser au maximum le service au mépris de la sécurité des enfants et en faisant une pression maximale sur les conducteurs qui ont donc interdiction de marquer des arrêts trop fréquents.

Il n’est pas étonnant que la pétition lancée par les parents, furieux de perdre un chauffeur soucieux de la sécurité des enfants, ait récolté 46 300 signatures. Face à la mobilisation, l’entreprise continue d’ailleurs de déposer les enfants chez eux.

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