Renault – Cléon : ne pas se laisser découper30/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2835.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Cléon : ne pas se laisser découper

Il y a peu, la direction de Renault annonçait que l’usine de Cléon deviendrait une filiale d’une des cinq nouvelles entités de Renault, à savoir Ampere.

Depuis, tous les travail­leurs du site discutent des attaques de la direc­tion qui suivront immanquablement.

Mercredi 23 novembre, dans les différents bâtiments, 180 travailleurs de l’usine ont débrayé et se sont retrouvés en réunion pour discuter entre eux de ce découpage en entités différentes. La semaine précédente, 90 travailleurs de la fonderie du site s’étaient déjà réunis. À la lecture des documents de la direction, ils découvraient ensemble sa volonté de les diviser, de découper le groupe en de nouvelles entreprises et de nouvelles filiales, de leur imposer de nouveaux reculs. Très méfiants des réunions organisées par la direction où on leur explique « Rien ne change, ne vous inquiétez pas ! », ils avaient besoin de se retrouver pour discuter collectivement.

Le lendemain, jeudi 24 novembre, durant la réunion de CSE, réunion mensuelle entre la direction et les représentants syndicaux, 110 salariés de l’usine se sont rassemblés et sont entrés comme un seul homme dans la salle pour interpeller la direction. Ils voulaient obtenir des réponses sur les conséquences de la filialisation de l’usine de Cléon, exprimaient leur opposition et demandaient des garanties sur l’emploi… sans oublier de parler du problème des salaires.

À la vue des 110 travailleurs entrant dans la salle, le directeur a paniqué, disant seulement quelques mots avant de prendre la fuite : « Je discute avec les syndicats, avec les élus du CSE, mais pas devant les salariés. » Seul le RH du site est resté pour faire bonne figure. « Vous pouvez créer Ampere, Horse, Neutral, ou n’importe quel machin, on s’en fiche… Nous, on veut rester dans le groupe Renault, avec tous les autres salariés du groupe », a dit un ouvrier, exprimant l’avis général. Les travailleurs présents étaient déterminés car, comme ils le disaient : « C’est l’avenir de tous dont il est question ! » N’ayant pas eu de réponse, ils ont promis à la direction… de revenir.

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