Dans les entreprises

HFME – Lyon : les soignants livrés à eux-mêmes

L’épidémie de bronchiolite, qui a débuté mi-octobre, mobilise depuis une grande partie du personnel des Urgences pédiatriques. Cette épidémie était prévisible, pourtant elles ont été rapidement submergées.

À l’Hôpital femmes-mères-enfants (HFME) de Lyon-Bron, par manque de lits, un tri des nourrissons malades a été organisé, les médecins renvoyant à la maison les cas jugés les moins graves. Mais comme un parent en témoignait : « Je suis venu hier. On m’a dit que je pouvais rentrer chez moi, car ce n’était pas très grave. J’ai dû revenir le lendemain, car mon enfant allait plus mal .» À cause de la pression médiatique qui vise à les culpabiliser de venir aux Urgences, une partie des parents s’excusent de venir, alors même qu’ils n’ont pas le choix, comme durant le pont du 11 novembre, alors que bien des médecins n’étaient pas disponibles.

Mais les irresponsables, ce sont les gouvernements qui imposent des économies aux hôpitaux : sous prétexte de la baisse des maladies pédiatriques, les dirigeants des Hospices civils de Lyon (HCL) ont regroupé en 2008 toute la pédiatrie dans un seul établissement, avec moins de lits et une seule Urgence publique pour toute la Métropole. Alors, à l’image de ce qui s’est passé durant le Covid, les Urgences étant saturées, les enfants non classés urgences vitales ont été renvoyés dans d’autres hôpitaux.

Malgré l’étendue de l’épidémie, le plan hivernal n’a pas été déclenché. Il faut donc faire face à l’afflux des malades sans renfort humain et sans lits supplémentaires. Les HCL ont le culot d’appeler ça « service en tension » : mais cette tension retombe uniquement sur les soignants.

Des renforts sont annoncés pour le 1er décembre, bien trop tardivement et sans qu’on sache réellement combien. En attendant, si les Urgences fonctionnent tant bien que mal, c’est uniquement grâce aux soignants qui se démènent.

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