Énergies : pétrole, prix et profits23/11/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/11/P6-3_Hausse_essence_OK_Lupo_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C114%2C427%2C355_crop_detail.jpg

Leur société

Énergies : pétrole, prix et profits

Le 16 novembre, à cause de la diminution de la ristourne gouvernementale, passant de 30 à 10 centimes par litre, et de celle de TotalEnergies, passant de 20 à 10 centimes par litre, on s’attendait à un bond de 30 ou 40 centimes du prix des carburants.

Illustration - pétrole, prix et profits

En fait, les carburants ont augmenté, mais seulement de 10 à 15 centimes en moyenne. Les groupes pétroliers auraient-ils été touchés par la grâce ? En réalité, le prix du baril de pétrole avait nettement baissé avant la date fatidique du 15 novembre. Et TotalEnergies, Shell ou BP, qui sont à la fois producteurs de pétrole, raffineurs et distributeurs des carburants, n’avaient pas répercuté cette baisse dans les stations-service.

Un petit patron du transport routier du Sud-Ouest a confié à une journaliste son expérience. Chaque mois, il achète chez un grossiste 100 000 litres de diesel pour ses camions. En octobre, il a payé 1,94 euro le litre de carburant. Un mois plus tard, juste avant la fin de la ristourne, il ne l’a payé que 1,70 euro, justement à cause de la baisse des prix du pétrole. Mais, au même moment, il constatait que dans les stations-service, les prix pour les particuliers, eux, n’avaient pas baissé. Si les automobilistes ont eu l’impression que les prix des carburants n’avaient pas trop augmenté au lendemain du 15 novembre, c’est parce qu’ils avaient augmenté insidieusement avant.

Les grandes compagnies pétrolières ont la main sur le raffinage et elles peuvent faire quasiment ce qu’elles veulent avec les prix des carburants. D’autant plus qu’il est très difficile de suivre l’évolution des prix dans les stations-service, ceux-ci variant au même moment de plusieurs dizaines de centimes d’une station à l’autre. Il faudrait imposer la transparence sur tout cela, mais ce n’est pas l’État, complice des pétroliers, qui le fera. Les travailleurs, à commencer par ceux du transport et des raffineries, pourraient dévoiler bien des choses, si le secret commercial n’était pas là pour le leur interdire.

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