Dans les entreprises

ATS-Marle – Alès : une victoire pour les travailleurs

Après 27 jours de grève, les travailleurs d’ATS à Alès ont arraché des augmentations de salaire. Cette usine du groupe de Marle International Holding compte sept sites en France, deux aux USA et un en Suisse, spécialisée dans la fonderie de prothèses orthopédiques.

une victoire pour les travailleurs

En raison de l’inflation, les négociations annuelles obligatoires avaient été anticipées à juin dernier. Bien décidés à obtenir une augmentation fixe de 200 euros brut et non en pourcentage, afin de ne pas défavoriser les bas salaires, les salariés s’étaient heurtés au refus catégorique de la direction qui restait campée sur 2 % d’augmentation et 500 euros de prime Macron. Au vu du chiffre d’affaires record de 23 millions d’euros, dont 6,7 millions de bénéfices sur une année, c’était une proposition inacceptable et les salariés ont décidé d’entrer en grève le 12 octobre.

Vu l’attitude de fermeté de la direction, les grévistes, une grande majorité (90 %) des 103 travailleurs du site, s’étaient préparés à une grève de longue durée. Durant quatre semaines, ils ont occupé le parking de l’usine, avec chaque jour une majorité de travailleurs présents. Ils ont fait tourner une caisse de grève, créé une cagnotte de soutien en ligne, et un compte sur un réseau social professionnel pour avertir de la grève tous les clients de l’usine, français, italiens, américains, et faire ainsi pression sur la direction.

La grève a été l’occasion pour les travailleurs de faire connaissance entre équipes du matin, de l’après-midi et de nuit, de resserrer les liens et de mesurer toute la solidarité qui peut exister entre collègues. Ils ont aussi manifesté nombreux et à plusieurs reprises durant près d’un mois.

Le 14 novembre, Heimo Wabusseg, numéro 2 du groupe, acceptait de se déplacer sur le site d’Alès mais ne proposait rien de plus qu’en juin, ce que les grévistes refusèrent. Finalement, poursuite de la grève d’un côté, impatience éventuelle des clients d’ATS de l’autre, un accord proche des revendications initiales des travailleurs était voté à bulletins secrets et signé dès le lendemain par l’intersyndicale CGT-CFTC-CFE-CGC. Visiblement inquiète du risque de contagion de la grève sur d’autres sites, la direction imposait que les termes de l’accord restent confidentiels ! A-t-elle honte de payer si mal ses ouvriers ?

Il reste que la grève d’ATS a payé, les grévistes l’ont montré. Au-delà de l’accord, il reste de la grève une solidarité entre collègues qui sera précieuse pour l’avenir.

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