Migrants : Europe meurtrière16/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2833.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Migrants : Europe meurtrière

Après cet épouvantable marchandage sur le sort des rescapés de l’Ocean Viking traités comme des criminels, les États européens ont invoqué la nécessité de trouver une solution au « problème ».

Dans l’immédiat, ils ont décidé de répartir 175 des 234 passagers entre 11 pays, de 80 en Allemagne à quelques-uns dans les autres. Des chiffres dérisoires, surtout quand Darmanin se permet de dire qu’en contrepartie il n’est plus question que la France en accueille le nombre prévu par l’accord de juin 2022 au Luxembourg, ce « mécanisme volontaire de solidarité » qui devait permettre de relocaliser 10 000 arrivants dans des pays autres que ceux de première entrée comme l’Italie, la Grèce, Malte ou Chypre.

Aucun chef d’État ni de gouvernement n’a bien sûr l’intention de mettre en œuvre ce genre d’accord. Des gouvernements démocratiques aux plus réactionnaires, voire aux sympathies fascistes, le sort des immigrés ne les concerne que lorsque le scandale arrive ou quand il s’agit de trouver des moyens de les repousser.

Les gouvernements européens ont su trouver des fonds et organiser Frontex, chargé de repousser sur mer et sur terre tous ceux qui veulent fuir la guerre et la famine.

Quelques jours à peine après l’arrivée de l’Ocean Viking, le 14 novembre, Darmanin est allé conclure un accord avec la Grande-Bretagne, partenaire ex-européen, qui devrait payer plus de 70 millions d’euros à condition que son voisin français augmente ses forces de police sur les plages du Nord, déploie des chiens, des avions, des caméras et des drones pour « encadrer » ces traversées.

Les États européens veulent bien payer un peu pour repousser les migrants, quitte à laisser mourir des survivants appelant à l’aide, en pleine mer ou sur une petite île au milieu du fleuve Evros entre Grèce et Turquie.

Mais payer pour sauver, il n’en est pas question pour les dirigeants européens. Les 2000 morts de cette année en Méditerranée en sont la preuve.

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