Dans les entreprises

Enedis, GRDF : mouvement pour les salaires

Les industries électriques et gazières (IEG) sont une branche professionnelle regroupant l’ensemble des entreprises qui produisent, transportent, distribuent, commercialisent de l’électricité et du gaz naturel.

mouvement pour les salaires

EDF et Engie (ex-GDF-Suez) avec leurs filiales RTE (Réseau de transport de l’électricité), Enedis (gestion du réseau au consommateur), GRDF (distributeur du gaz) en sont les principales composantes.

Les augmentations de salaire que prévoyaient les patrons des IEG étaient de 0,5 % pour 2022 et de 1,5 % pour 2023, bien en deçà de l’inflation. Dès décembre 2021, des mobilisations ont eu lieu sur Paris dans des agences Enedis et GRDF, réclamant une augmentation de 200 euros pour tous et l’échelle mobile des salaires. Puis, au printemps, c’est à RTE que des sites ont été occupés et bloqués, avec l’idée de se retrouver en septembre.

En septembre et octobre, dans de nombreux secteurs la grève a été suivie par 30 % du personnel, voire 43 % dans le nucléaire. La direction cédait alors une augmentation de 2,3 %, au lieu des 1,5 % en 2023, plus une prime annuelle de 1 000 euros. Cela améliorait un peu les premières propositions patronales, mais était loin de compenser la chute du pouvoir d’achat face à l’inflation. Cela n’a pas empêché toutes les fédérations syndicales, y compris la CGT, de signer un accord au niveau de la branche des IEG.

Conjointement avec la grève des raffineries, les grèves se sont amplifiées dans l’ensemble des centrales nucléaires. Les directions d’EDF ont dû lâcher de nouvelles augmentations. Celles-ci englobent l’année en cours 2022 et 2023, et sont sous forme de niveau de rémunération (à chaque niveau est associé un coefficient hiérarchique utilisé pour le calcul du salaire), ce qui fait qu’un cadre va toucher une augmentation plus importante qu’un ouvrier ou un technicien. La CGT affirme qu’au 1er janvier 2023 il y aura bien une augmentation globale de 200 euros sur la feuille de paye, mais cela concerne uniquement le personnel d’EDF, et pas les filiales.

Dans les semaines qui ont suivi les propositions à EDF, les agences techniques d’Enedis et GRDF se sont à leur tour fortement mobilisées, alors que les directions n’hésitent pas à réagir par des convocations d’agents et de militants au commissariat. Début novembre, la CGT dénombrait une centaine de sites en grève sur l’ensemble du territoire, un mouvement d’une ampleur que l’on n’avait pas vue depuis longtemps. Si à Enedis les directions ont suivi les propositions faites à EDF SA, le mouvement continue à GRDF.

Il reste de ces actions le sentiment d’avoir fait reculer les directions par un mouvement de grève où les travailleurs se retrouvaient parfois entre différents sites, ou entre différents corps de métier comme dans les centrales nucléaires.

Les augmentations ont été accordées entreprise par entreprise, morcelant la mobilisation de travailleurs impliqués dans la même activité. Et puis, les propositions salariales sont loin d’être à la hauteur des besoins actuels et elles sont hiérarchisées.

Alors, pour beaucoup, il va falloir remettre ça. L’idée qu’il faut des augmentations égales pour tous et qu’elles doivent suivre l’inflation fait son chemin et revient dans les conversations.

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