Prix des denrées : Le Maire couvre les profiteurs09/11/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/11/P4-2_Le_Maire_superprofits_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C174%2C449%2C426_crop_detail.jpg

Leur société

Prix des denrées : Le Maire couvre les profiteurs

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a expliqué dans le journal Le Parisien qu’il n’y avait pas de « profiteurs » dans le secteur alimentaire.

Illustration - Le Maire couvre les profiteurs

Il entendait ainsi répondre à toutes celles et ceux qui constatent à la sortie du supermarché que, pour le même prix, ils en ont de moins en moins dans le chariot.

Le Maire se base sur une étude qu’il a commandée à l’Inspection générale des finances (IGF) pour dédouaner les patrons de la grande distribution. Elle a au moins le mérite de montrer ce qui se cache derrière la hausse moyenne de 10 % des aliments sur un an pointée par l’enquête en septembre. Selon elle, l’huile a augmenté de 60 %, les pâtes de 20 %, les légumes de 18 %, le beurre de 17 %, la volaille de 16 % et le fromage de 12 %. Avec cela, nourrir correctement une famille devient de plus en plus difficile, et parfois même mission impossible.

Bruno Le Maire reprend les termes de l’IGF selon lesquels « la hausse des prix des produits alimentaires résulte de la combinaison de plusieurs facteurs : guerre en Ukraine, reprise post-Covid, réchauffement climatique, crise sanitaire animale ». Une sorte de processus impersonnel et fatal serait ainsi à l’œuvre, dont les capitalistes peuvent se laver les mains. À ceci près que ces capitalistes sont présents à chaque étape de la chaîne alimentaire et tirent profit de tous ces événements. Fin 2021, les quatre géants mondiaux du commerce agricole que sont Bunge, Cargill, Louis Dreyfus et Archer ­Daniel Midlands ont engrangé des bénéfices en hausse de plus de 50 % par rapport à l’année précédente et même 80 % pour l’un d’entre eux. L’armateur CMA-CGM a vu son bénéfice augmenter de 243 % au premier trimestre 2022 grâce à la hausse des prix du transport maritime. Il ne s’agit pas là de facteurs abstraits mais d’une politique, celle de grands trusts pour lesquels ce qui est une catastrophe pour la population est uniquement perçu comme une occasion supplémentaire de profit.

Bruno Le Maire peut toujours essayer de dédouaner les capitalistes puisqu’il est là pour ça. Mais les faits sont têtus et il n’empêchera pas les clients des supermarchés de répéter, en épluchant leur facture à la sortie des caisses : « l’Ukraine a bon dos », comme ils avaient dit « le Covid a bon dos ».

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