Loi sur l’immigration : diviser pour mieux régner09/11/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/11/P5_Dans_la_manifestation_pourles_salaires_du_27_janvier_2022_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Loi sur l’immigration : diviser pour mieux régner

Le ministre de l’Intérieur Darmanin a présenté les grandes lignes de son nouveau projet de loi contre l’immigration et contre les travailleurs immigrés.

Illustration - diviser pour mieux régner

Comme les 22 lois précédentes votées en moins de quarante ans par des gouvernements de droite comme de gauche, ce projet se place sur le terrain de l’extrême droite en reprenant la même rengaine mensongère selon laquelle l’immigration est la cause de l’insécurité. Darmanin veut accélérer les procédures d’expulsions, notamment pour les personnes faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui, en plus, seront dorénavant fichées. Pour tenter de justifier cette mesure inique, il s’appuie sans vergogne sur la polémique créée par l’extrême droite à partir de l’affaire Lola, dont la meurtrière était visée par une OQTF.

Il veut conditionner la remise d’un titre de séjour pluriannuel à la réussite d’un examen de français, sans prévoir de moyens d’enseignement pour le préparer.

Darmanin reprend aussi la création d’un titre de séjour « métiers en tension » qui serait accordé à un étranger travaillant dans un secteur où le patronat a du mal à embaucher et rechigne à augmenter les salaires, comme l’hôtellerie, le ménage, l’aide à domicile, etc.

Cela permettra peut-être à des travailleurs immigrés d’avoir provisoirement des papiers. Mais le gouvernement veut surtout répondre aux volontés du patronat avec ce titre de séjour, d’autant plus que celui-ci sera renouvelable tous les ans. Les patrons voudraient disposer d’une main-d’œuvre corvéable à merci, obligée le plus souvent d’accepter des salaires misérables et des horaires de travail à rallonge si elle veut voir son titre de séjour renouvelé.

En fait, Darmanin ne fait que reprendre la politique d’« immigration choisie »… par le patronat, initiée par Sarkozy en 2007 puis appliquée et adaptée par tous les gouvernements suivants. La principale nouveauté, c’est la réactualisation de la liste des métiers dits « en tension », comme le désire… le Medef.

Ce projet de loi, comme toutes les lois précédentes contre l’immigration, cherche à diviser les travailleurs entre ceux qui ont la nationalité française et ceux qui ne l’ont pas, entre ceux qui auront des papiers et ceux qui n’y auraient pas droit. Le gouvernement peut bien agiter des idées racistes, la réalité c’est que les travailleurs subissent la même exploitation, les mêmes bas salaires. Et ils ont tous en commun de ne pouvoir se défendre que par la lutte collective et la grève.

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