CAC 40 : l’inflation des profits09/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2832.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CAC 40 : l’inflation des profits

C’est en surfant sur les catastrophes pour toute la société que sont la crise économique ou encore la guerre en Ukraine, que les plus grands groupes capitalistes français cotés en Bourse, ceux du CAC 40, réalisent de nouveaux profits record au troisième trimestre 2022.

Ils ont enregistré de nouvelles hausses de leurs profits au troisième trimestre (de juillet à septembre), souvent supérieures à leurs propres prévisions.

L’origine de cette croissance des profits est variée selon les secteurs, sans même parler des activités financières auxquelles se livrent parallèlement tous ces groupes. Ainsi, pour les marchands d’armes, c’est la guerre en Ukraine et, plus généralement, la surenchère guerrière actuelle qui gonflent les carnets de commandes. Du côté d’Airbus (aviation) ou de Stellantis (automobile), les résultats sont également qualifiés d’exceptionnels par la presse économique, avec une augmentation de leurs chiffres d’affaires respectifs de 27 % et 29 % au troisième trimestre par rapport à la même période de 2021. Même constat dans le secteur du luxe, où LVMH a vu ses ventes exploser de 19 % ce trimestre.

Derrière ces chiffres se profilent des milliards d’euros de dividendes supplémentaires pour les actionnaires. L’augmentation du prix des marchandises a représenté une arme importante, surtout pour les plus grandes entreprises, pour garantir une bonne part de l’inflation des profits. Ainsi, Saint-Gobain a augmenté le prix de ses matériaux de construction de 15 % et vendu à peu près autant qu’il y a un an, ce qui lui a permis d’augmenter son chiffre d’affaires de près de 20 % ce trimestre. Même stratégie, à plus grande échelle, du côté des groupes de l’agro­alimentaire (Coca, Danone, etc.), mais aussi des trusts de l’énergie comme Total­Energies, dont le bénéfice net est en hausse de 43 % grâce à l’explosion des prix du baril de pétrole et du gaz au troisième trimestre.

Ils font payer à toute la société leur avidité. Les mêmes, quand les travailleurs se battent pour des augmentations de salaire, expliquent que les petits patrons ne pourraient pas survivre à la hausse des salaires. En réalité ce sont eux qui les étranglent aussi.

Alors ces milliards doivent servir à augmenter les salaires.

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