Qatar : après l’exploitation, l’expulsion02/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2831.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Qatar : après l’exploitation, l’expulsion

Des milliers d’ouvriers étrangers des chantiers de construction de la Coupe du monde de football au Qatar ont été expulsés de leurs logements durant la dernière semaine du mois d’octobre, pour faire de la place aux supporters à venir.

Pour construire les infrastructures nécessaires, les nouvelles routes, un nouvel aéroport, un réseau ferroviaire sur mesure et sept nouveaux stades, ces milliers d’ouvriers ont été contraints de travailler durant des mois dans des conditions infernales, parfois jusqu’à dix-huit heures par jour, à des températures frôlant les 50 degrés, en n’ayant accès qu’à une eau douteuse, et sans même la garantie d’être payés pour leur travail. Et cela sans parler des morts d’épuisement et des nombreux accidents du travail dans les chantiers. Dans un rapport publié en août 2022, l’ONG Amnesty International affirmait : « Plus de 15 021 personnes non ­qataries – de tous âges et de toutes professions – étaient mortes entre 2010 et 2019 » dans le pays.

Le 27 octobre dernier, les autorités du Qatar ont fait évacuer des immeubles de la capitale, Doha, où logeaient des travailleurs étrangers. Dans un bâtiment qui abritait 1 200 personnes dans le district d’Al Mansoura, les habitants ont été sommés de partir dans un délai de deux heures.

Une ignominie de plus dans l’organisation de cette compétition qui a déjà rapporté des milliards aux grands groupes du BTP, au prix de la vie et de la santé de ces centaines de milliers de travailleurs.

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