Macron-Meloni : au service de leurs maîtres26/10/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/10/2830.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Macron-Meloni : au service de leurs maîtres

À peine la dirigeante d’extrême droite Georgia Meloni était-elle nommée cheffe du gouvernement italien, qu’Emmanuel Macron se précipitait le soir même pour aller la voir en catimini.

Pour Macron, qui s’est fait élire avec comme seul argument qu’il était l’unique rempart contre l’extrême droite, se dépêcher pour rencontrer la nouvelle dirigeante italienne était un peu inconfortable. Quant à Meloni, son électorat le plus fascisant aurait plutôt attendu qu’elle commence par recevoir des chefs d’État comme le hongrois Viktor Orban. Et on comprend pourquoi l’un et l’autre n’ont pas cherché à faire de publicité autour de leur rencontre.

Mais la crise des prix de l’énergie en Europe et les intérêts des bourgeoisies française et italienne ont été bien plus forts que les problèmes politiciens de ces deux dirigeants. Devant le risque de coupures de gaz et d’électricité que craignent les industriels, des camps se sont formés au sein de l’Union européenne. L’Allemagne, la plus importante puissance économique du continent, s’oppose à tout plafonnement du prix du gaz. Elle a les moyens de payer toute l’énergie dont son économie aura besoin, quitte à la payer très cher. Les autres puissances, comme la France et l’Italie, ayant moins de moyens, réclament au contraire une « solidarité » européenne pour acheter du gaz à un prix plafonné, quitte à prendre le risque que les producteurs de gaz aillent vendre leur produit plus cher ailleurs et qu’il y ait des coupures en Europe.

Alors, deux jours à peine avant l’accession de Meloni à la tête du gouvernement italien, le président du ­Medef, Roux de Bézieux, et son équivalent italien de la Confindustria, Bonomi, ont publié un appel commun dans lequel ils écrivent : « Nous, le Medef et la Confindustria, appelons à un plafonnement du prix du gaz à l’échelle de l’Union européenne. » À leur manière, ils ont ainsi ordonné à Macron et à Meloni de se rencontrer, et vite, pour montrer que la France et l’Italie avaient le même point de vue : celui sur lequel leurs maîtres se sont mis d’accord.

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