SNCF : le 18 octobre, une grève réussie19/10/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/10/2829.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : le 18 octobre, une grève réussie

Mardi 18 octobre, jour d’appel à une grève nationale interprofessionnelle, le mouvement à la SNCF était puissant, alors qu’il n’avait été préparé qu’en trois jours.

En effet, initialement, la CGT cheminots avait prévu de son côté depuis l’été, pour le 18 octobre, une manifestation nationale des cheminots actifs et retraités, sans forcément appeler à la grève.

Mais le bras de fer engagé par les travailleurs des raffineries avec le patronat et le gouvernement suscitaient de plus en plus de discussions. Les mensonges déversés par les médias sur les grévistes des raffineries, prétendant « quils osent bloquer le pays alors quils ont des salaires mirobolants », prenaient d’autant moins que les cheminots sont souvent la cible de telles calomnies.

Et surtout, la question des salaires mise au devant de l’actualité par ceux de Total et d’Exxon est aussi la préoccupation première des cheminots. En effet, alors que la SNCF a annoncé un milliard de bénéfices en 2021 et s’apprête à doubler ou tripler ce chiffre en 2022, elle n’a accordé que 1,4 % d’augmentation générale le 6 juillet dernier, ainsi qu’une prime exceptionnelle de 400 euros brut, alors que le point d’indice à la base des rémunérations était gelé depuis 2014 !

Comme bon nombre de travailleurs, les cheminots sont pris à la gorge par la hausse des prix et réclament non des primes mais l’augmentation générale des salaires. Pour certains, « ce serait le moment dy aller, nous aussi. » L’annonce des réquisitions de grévistes par Borne a aussi entraîné indignation et solidarité : « Demain, ce sera notre tour si nous laissons faire ».

Toutefois, même les plus combatifs attendaient une initiative des directions syndicales, alors que, dans certains secteurs comme aux ateliers du Landy et à la Gare du Nord, Sud Rail et FO appelaient dès mercredi 12 octobre à se mettre en grève à partir du lundi 17. Le fait majeur a alors été le changement de pied de la CGT. Mercredi 12 après-midi, la Confédération demandait aux fédérations, « suite à la réquisition, […] de mobiliser tous les salariés sur les salaires, les retraites et la répression, le plus rapidement possible pour créer la jonction avec les mobilisations de la pétrochimie. » La date du 18 octobre était confirmée le lendemain. La fédération CGT, de loin la plus implantée à la SNCF, reportait sa manifestation nationale pour appeler à la grève interprofessionnelle, indiquant à ses militants « quil nest pas exclu de tenir des AG le 18 pour envisager des suites ». Elle annonçait aussi qu’elle ne participerait plus à aucune réunion avec l’entreprise.

Rapidement dans la journée du 15, elle était rejointe par Sud-Rail et FO, contribuant à modifier le climat. Malgré la nécessité, dans bon nombre de secteurs, de se déclarer gréviste 48 heures à l’avance, la grève a été largement suivie, dépassant les chiffres des précédentes du 29 septembre et du 6 juillet. Toutefois, les assemblées ne regroupaient souvent qu’un milieu militant. Selon la CGT, le tiers des assemblées dans le pays ont voté une reconduction au moins pour 24 heures, discutant ou parfois votant les revendications d’augmentation uniforme des salaires de 400 ou 500 euros et d’indexation des salaires sur le prix.

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