Sabena – Cornebarrieu : les peintres veulent de vrais salaires12/10/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/10/2828.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sabena – Cornebarrieu : les peintres veulent de vrais salaires

Spécialisée dans la peinture des avions, Sabena Technics compte 150 salariés, dont une majorité de peintres, dans son usine de Cornebarrieu, en banlieue toulousaine.

Les salaires sont tellement bas que, même si Sabena embauche directement en CDI, bien des peintres démissionnent après quelque temps de formation. Ainsi, aujourd’hui, 70 % de l’effectif sont en formation, dont seulement 30 % ont de l’expérience. Cela signifie des conditions de travail extrêmement dégradées pour tous. Sans compter qu’après la crise du Covid beaucoup plus d’avions changent de propriétaire : il faut donc poncer la peinture existante et ensuite peindre aux couleurs demandées par le nouveau propriétaire, le ponçage étant une opération supplémentaire très pénible. De plus, le patron ayant modifié les horaires, les travailleurs ont perdu des primes et, vu le nombre de jours travaillés par semaine et l’augmentation du prix du gazole et de l’essence, pour certains, travailler un jour de plus plombe encore plus le porte-monnaie.

Le 6 octobre, à l’appel de leurs syndicats, tous les peintres ont commencé la grève. Ils ont distribué des tracts aux nombreux travailleurs, dont ceux d’Airbus, qui passent devant l’entreprise ; et les gestes de solidarité étaient nombreux. Des délégations de militants syndicaux sont venues les soutenir. Samedi 8 octobre, ils ont organisé une marche escargot. Tous les jours, les discussions sont allées bon train : « Davantage de primes ? Mais les primes ça va ça vient », « Oui, c’est les salaires qu’il faut augmenter », « On n’est pas assez nombreux ».

Le travail a repris après quatre jours de grève, mardi 11 octobre. Le patron a lâché une prime exceptionnelle de 500 euros, alors que les grévistes demandaient 1 500 euros, une prime décapage avion de 250 euros et, pour les indemnités kilométriques, un forfait de 85 euros – alors que, pour le site de Dinard, il est fonction de l’éloignement du lieu de travail. Les travailleurs de Sabena n’ont pas obtenu ce qu’ils demandaient mais, malgré des salaires différents, des horaires différents, des primes différentes, ils ont prouvé, en se mettant en grève à 100 %, que collectivement on peut se défendre. La question des salaires restant toujours d’actualité, ce mouvement est un atout pour demain.

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