Leur société

Prix de l’énergie : les rois de la jungle

Alors que les prix de l’énergie flambent, Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, a fait mine d’agir. Il a annoncé le 5 octobre un plafonnement du prix de l’électricité à 180 euros le MWh, ainsi qu’un renforcement des aides publiques aux PME.

les rois de la jungle

Ce plafond correspond à un accord que viennent de trouver les ministres de l’Union européenne. Mais il faut le comparer au prix en vigueur il y a encore deux ans : 50 euros le MWh. Le fameux plafond serait donc plus de trois fois plus haut que les prix en 2020. De nombreuses communes seront obligées de fermer des infrastructures, notamment des salles de sport ou des locaux associatifs. La mesure gouvernementale ressemble donc à un pansement sur une jambe de bois, et ne fera qu’effleurer les profits des entreprises qui fournissent l’électricité.

Du côté des tarifs du gaz et du pétrole, il n’y a même pas d’accord similaire en vue entre dirigeants européens. Ceux-ci cherchent en temps ordinaire à arbitrer entre les intérêts des capitalistes concurrents mais, avec la crise énergétique qui s’aggrave, ils y parviennent de moins en moins.

À l’échelle européenne, la seule mesure envisagée vis-à-vis des trusts du gaz et du pétrole est une contribution – car le mot taxe leur donne de l’urticaire – de 33 % sur leurs profits, au-dessus d’un certain seuil. D’après Le Maire lui-même, cette contribution ne devrait rapporter à l’État français que 200 millions, soit environ 1 % des bénéfices de TotalEnergies en six mois.

Les conséquences de la situation sont déjà visibles : à l’échelle européenne, des dizaines d’usines chimiques, grandes consommatrices de gaz, ont déjà mis leur activité en veille. Comme, en plus, le tarif européen de l’électricité est adossé à celui du gaz, c’est en fait toute l’industrie lourde qui risque d’être fortement touchée. Ce qui provoquerait à son tour une avalanche de blocages sur toute la production. En réalité, pour l’instant, les seules mesures prévues sont de nouvelles aides publiques pour les entreprises touchées, une politique qui ressemble à une fuite en avant, d’ailleurs de moins en moins efficace.

Les profits des énergéticiens sont en augmentation vertigineuse. TotalEnergies, a annoncé un record historique de bénéfices. Engie, de son côté, a engrangé autant de bénéfices au premier semestre de cette année que sur toute l’année dernière. Ces profits sont directement le résultat de leur situation de monopole. Avec une poignée d’autres trusts, ils sont en mesure de contrôler des pans entiers de la distribution et d’organiser la hausse des prix. Ils sont en position de vampiriser, non seulement les poches des classes populaires et les budgets des mairies et des petites entreprises, mais aussi les profits des capitalistes concurrents, en particulier ceux de l’industrie lourde.

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