Leur société

Lycées professionnels : grève le 18 octobre contre la réforme

L’ensemble des syndicats de l’enseignement professionnel, dont le Snes, Sud, FO et la CGT, appellent à une journée de grève et de manifestations mardi 18 octobre contre la réforme du lycée professionnel.

Cette énième réforme d’un enseignement qui scolarise 651 000 jeunes consiste d’abord à augmenter de 50 % le temps passé en stage. Cela signifie que, sur les trois années de formation nécessaires pour obtenir un baccalauréat professionnel par exemple, les élèves pourraient passer 33 semaines au moins en entreprise. Cela représente en moyenne 11 semaines, presque le tiers d’une année scolaire qui en compte 36.

L’augmentation des périodes de stages suffirait pour refuser cette réforme. Tout d’abord, elle ne peut qu’aggraver les difficultés à trouver des stages qui ne consistent pas seulement à balayer ou à faire du classement. Mais surtout, la diminution du temps consacré à l’enseignement du français, de l’histoire, des langues ou des mathématiques qui en découle, pénalise particulièrement les jeunes scolarisés dans les filières professionnelles, qui sont majoritairement issus des classes populaires et ont déjà bien moins accès à une certaine culture générale.

Quant au rôle de plus en plus important des patrons dans l’enseignement professionnel, il n’est assurément pas de bon augure. Les formations seraient en effet liées aux besoins des entreprises locales. Il est même question de faire entrer des patrons dans les conseils d’administration des lycées professionnels. Les filières jugées « non insérantes », selon les critères définis par le patronat bien évidemment, seront fermées. Il y aura donc encore moins de choix qu’aujourd’hui. Quant aux enseignants des filières concernées, ils sont sommés de se réorienter vers d’autres disciplines plus porteuses, ce qui signifie une reconversion forcée, comme cela fut le cas pour la filière gestion administration. Au bout du compte, cela amène progressivement à la disparition du lycée professionnel, avec une économie considérable pour le budget de l’éducation nationale.

Dans le domaine de l’éducation comme dans les autres, le gouvernement agit au service du patronat, pour qui une main-d’œuvre bien formée est une main-d’œuvre directement exploitable et la plus malléable possible.

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