Flex-N-Gate – Marines : en lutte pour la paye12/10/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/10/2828.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Flex-N-Gate – Marines : en lutte pour la paye

Du 5 au 7 octobre, durant trois jours, 180 salariés de l’équipementier Flex-N-Gate, à Marines dans le Val-d’Oise, ont fait grève pour exiger une prime de 1 000 euros et le paiement des journées de chômage partiel à 92 %, au lieu de 84 %.

À près de 600 (380 en CDI et 200 en intérim), ils fabriquent les boucliers pare-chocs des voitures Zoe et Micra pour l’usine de Renault Flins et ceux de la DS 3 pour l’usine PSA Stellantis de Poissy. Au total, le groupe Flex-N-Gate emploie 25 000 travailleurs dans le monde au sein de 68 usines. Avec huit milliards de chiffre d’affaires par an, des clubs de football et des yachts de luxe, le patron, multimilliardaire, est à la tête de la 61e fortune mondiale.

Durant ces trois jours, les grévistes de l’équipe du matin se retrouvaient dès 5 h 30 à une cinquantaine devant l’entrée de l’usine pour entraîner les autres travailleurs. Ils étaient ensuite rejoints dans la grève par l’équipe d’après-midi.

La direction de l’usine ne s’attendait pas à un tel mouvement et n’a rien vu venir. La grève a été une surprise pour tout le monde. Comme le disait un gréviste : « Cela devait éclater car on en a ras le bol. On a eu 39 euros net d’augmentation de salaire au mois de mars, c’est 1,30 euro par jour, pratiquement le prix d’une baguette de pain ! » Un autre disait sa rage face au directeur qui passait dans les ateliers, montrant à tout le monde sa montre Rolex en provoquant : « Celle-ci c’est la plus petite, j’en ai une plus grande à la maison. »

Dès les premières heures de la grève, la production de Renault Flins a été touchée, du fait de la gestion des stocks en flux tendu. La direction de l’usine Flex-N-Gate a essayé de décourager les grévistes en leur disant que la grève ne servait à rien car, même si Renault Flins perdait des voitures, c’était à cause du manque de composants électroniques et non à cause d’eux. Une ouvrière lui a répondu : « Aujourd’hui, les composants électroniques c’est nous, et sans nous, pas de voitures ! »

Même si, lundi 10 octo­bre, le travail a repris sans que la direction ait cédé, les travailleurs de ­Flex-N-Gate ont conscience d’avoir mille raisons de ne pas se laisser faire, conscience également qu’il faudra se préparer et s’organiser pour gagner face au patron. Ils sont d’ailleurs loin d’être seuls : leurs camarades de l’usine d’Audincourt, près de Montbéliard, qui ont eux aussi été en grève sur les mêmes objectifs, ont refusé de venir les remplacer pendant leur mouvement.

Partager