Hôpital : plus que jamais sacrifié05/10/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/10/2827.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hôpital : plus que jamais sacrifié

Selon une étude du ministère de la Santé, publiée mardi 27 septembre, 4 300 lits d’hôpitaux ont été supprimés en 2021. Au total, plus de 21 000 lits ont été supprimés sur la période fin 2016-fin 2021.

La catastrophe vécue par les patients et les soignants depuis l’arrivée du Covid n’a en rien freiné les suppressions de lits.

Mais c’est en fait la politique menée par tous les gouvernements depuis quarante ans, avec une continuité remarquable, quelle que soit leur étiquette politique. Le même rapport compte 10 000 lits supprimés pendant le quinquennat de Hollande, et 37 000 pendant celui de Sarkozy.

Au fur et à mesure des réductions d’effectifs, les conditions de travail des soignants sont devenues insupportables. Les salaires insuffisants et la crise du Covid ont ajouté de nouveaux problèmes, car les démissions se multiplient et il devient difficile de recruter, ce qui oblige à fermer des lits supplémentaires, au-delà des prévisions de l’administration.

Les gouvernements successifs ont tous réduit les moyens de l’hôpital, et imposé l’idée qu’il faut qu’il soit rentable. En plus des réductions de personnel et de lits, la tarification à l’acte, imposée en 2004, crée une course aux actes jugés les plus lucratifs. De nombreux hôpitaux et maternités de proximité, jugés non rentables, ont été fermés. Les hôpitaux ont été autorisés à s’endetter plus facilement auprès de banques privées. L’endettement a explosé, et aujourd’hui une partie importante de leur budget part dans les caisses des banques, en remboursement des dettes. Dans le même temps, les groupes privés de la santé sont devenus de grands groupes capitalistes richissimes.

Tout a été organisé pour que l’hôpital devienne une source de profits pour les banques, les fournisseurs des hôpitaux, les cliniques privées, en sacrifiant ce qui ne rapporte rien, au détriment de la santé publique.

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