Marseille : des mineurs isolés expulsés de leur logement28/09/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/09/2826.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : des mineurs isolés expulsés de leur logement

À Marseille, une cinquantaine de jeunes originaires pour la plupart d’Afrique, aidés d’associations d’aide aux migrants, occupaient et autogéraient deux bâtiments au milieu de la Canebière.

Ces jeunes, qui sont pour la plupart scolarisés, ne gênaient en rien l’ordre public, au contraire. Les immeubles en question, propriétés de l’État, devaient dans un avenir plus que lointain devenir des bureaux.

Mercredi 21 septembre, des CRS ont très rapidement fait évacuer ces jeunes, dont certains se sont installés dans un kiosque situé en haut de la Canebière. Pour justifier cette évacuation forcée, les autorités contestent arbitrairement le fait que ces jeunes soient mineurs. En effet, cela obligerait les services de l’État à les prendre en charge et à les suivre.

Même la Chambre régionale des comptes juge la politique des autorités vis-à-vis de l’enfance largement défaillante à Marseille. L’avocate, membre de la commission spécifique Mineurs non accompagnés a rappelé que le département ne respectait pas ses obligations légales, et ainsi négligeait « d’engager des démarches afin de reconstituer les états civils des mineurs ». Le collectif qui défend ces jeunes précise que « la minorité est contestée de manière expéditive ».

Alors que le ministre de la Solidarité s’apprêtait à déjeuner au restaurant d’insertion Le République, certains de ces jeunes l’ont interpellé et lui ont lu une lettre sur leur situation. Ils attendent d’être pris en charge pour que leur minorité soit reconnue et qu’ils puissent être régularisés. Mais si le ministre a fait convoquer une réunion en préfecture en présence des différentes collectivités (ville et département), de neuf jeunes et d’un avocat du Syndicat des avocats de France (SAF), la réponse, elle, semble s’être enlisée entre les différentes instances. Tous ces jeunes sont scolarisés et réclament des solutions d’hébergement décentes. Quelle urgence y avait-il à les déloger alors que la rentrée des classes vient d’avoir lieu ?

Pour l’instant, ils sont une trentaine à camper dans la rue, en haut de la Canebière, soutenus par des associations et par les riverains qui leur apportent à manger. La mairie se défausse sur le département qui renvoie la balle à la préfecture. Un jeu de dupes qui se joue avec l’avenir de ces jeunes.

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