Dans les entreprises

Carrefour : grève pour les salaires

Durant la semaine du 19 septembre, dans plusieurs bases logistique Carrefour Supply Chain et certains magasins de l’enseigne Carrefour, les travailleurs ont fait grève ou ont débrayé suite à un appel national des syndicats FO, CFDT et CGT du groupe. Partout s’est exprimé le mécontentement contre des salaires d’autant plus insuffisants que les prix augmentent.

Sur la base logistique Carrefour Supply Chain d’Allonnes, dans la Sarthe, le 22 septembre, 95 % de l’équipe de nuit était en grève, entre 60 et 70 % pour celle du jeudi matin, pour réclamer 6 % d’augmentation de salaire et 1 500 euros de prime de partage de la valeur – nouveau nom de la prime dite Macron, obtenue à la suite du mouvement des gilets jaunes. Comme le disait un des salariés en grève : « Le ras-le-bol est général. » Les revendications ont également porté sur les conditions de travail : semaine de 4 jours au lieu de 6, 32 heures payés 35 et arrêt du travail du samedi.

Sur la plateforme logistique de Crépy-en-Valois, qui comprend plus de 500 salariés, la grève a été décidée après l’annonce d’une participation aux bénéfices de 57 euros au lieu des 1 200 et 800 euros des années passées. « On se fiche clairement de nous », a déclaré un délégué du personnel, exprimant le sentiment général. Mais la grève a également touché la plateforme logistique de Moncel-lès-Lunéville dans l’Est, celle de Cholet dans le Maine-et-Loire, celle de Saint-Vulbas dans l’Ain, celle de Ploufragan dans les Côtes-d’Armor où les grévistes réclamaient 400 euros d’augmentation de salaire, et bien d’autres.

Le 22 septembre, la direction nationale n’avait cédé qu’une augmentation de 2,5 % au 1er novembre, à quoi s’ajouteraient une prime de 100 euros et la prolongation de la remise sur achats de 12 % jusqu’au 31 mars 2023, prétendant sans rire qu’il s’agissait de loin de l’augmentation la plus importante de toutes les entreprises de la grande distribution.

En 2021, Carrefour a réa­lisé un bénéfice net, en forte hausse, de 1,07 milliard d’euros. Voilà de quoi satisfaire les revendications des milliers de salariés du groupe, qui ont produit ces profits par leur travail.

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