Dans les entreprises

Camaïeu : licencier pour continuer à s’enrichir

Prétextant le Covid, le blocage du système informatique lié à une cyberattaque et la baisse du chiffre d’affaires, le patron de Camaïeu vient d’annoncer son intention de fermer 208 des 509 magasins existants.

Les salariés peuvent constater que la situation invoquée n’entame en rien la fortune du propriétaire du groupe FIB, qui contrôle l’enseigne.

Ainsi, d’après le classement des plus grosses fortunes du magazine Challenges, la fortune de Michel Ohayon, le patron de la FIB, la Financière immobilière bordelaise, était de 750 millions en 2019, 600 en 2020, 950 en 2021 pour s’élever à 1,1 milliard en 2022. Elle n’a cessé de croître avec les rachats d’entreprises au cours de ces dernières années. Et Camaïeu n’est qu’un maillon d’une chaîne d’enseignes qui composent le pôle distribution d’un groupe implanté à l’origine dans l’immobilier de bureaux et l’hôtellerie de luxe.

En 2018, la FIB rachète 22 magasins Galeries Lafayette en province, puis en 2019 le groupe Ludendo et ses 175 magasins La Grande Récré et Jouetland avec, dans la foulée, Go Sport, Gap, et en 2020 Camaïeu. Profitant de la mise en redressement judiciaire de l’enseigne, le PDG de la FIB imposa ses conditions : de 634 magasins avec 3 100 salariés, Camaïeu repartit avec 511 magasins et 2 600 salariés.

Aujourd’hui, après avoir organisé une deuxième mise en redressement judiciaire, le patron de la FIB entend fermer à nouveau 208 magasins et supprimer plusieurs centaines d’emplois dans le but de continuer à ­accroître sa fortune.

Alors une seule conclusion s’impose : pas un emploi en moins chez Camaïeu ! C’est sur sa fortune personnelle et les bénéfices du groupe que doit être pris l’argent nécessaire pour garantir tous les salaires et tous les emplois.

Partager