Arkema – Pierre-Bénite : grève pour les salaires21/09/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/09/2825.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arkema – Pierre-Bénite : grève pour les salaires

Durant tout l’été, dans les ateliers de l’usine chimique Arkema à Pierre-Bénite, dans la région lyonnaise, les discussions sur la nécessité d’une augmentation importante des salaires se sont multipliées.

D’autant qu’Arkema a fait autant de bénéfices dans les six premiers mois de 2022 que pendant toute l’année 2021.

Devant l’absence de réponse de la part de la direction, ce sont les travailleurs postés de l’atelier PF (Polymères fluorés) qui ont pris l’initiative. Le week-end des 10 et 11 septembre, ils ont fait le tour des autres ateliers pour gagner leurs camarades à l’idée de la grève, et ils ont placardé dans toute l’usine un tract appelant à la mobilisation.

Plusieurs d’entre eux expliquaient que c’était le moment d’y aller, car on « nous parle de récession à venir » et dans quelque temps la situation risque « d’être moins favorable pour se battre ». D’autres disaient, en écho aux déclarations gouvernementales : « Ce n’est pas à nous de faire les frais de l’inflation. »

Alertée par cette agitation, la direction du groupe a convoqué les organisations syndicales pour discuter des salaires, ce qu’elle refusait jusque-là. Et jeudi 15 septembre, elle a proposé une augmentation générale de 60 euros brut.

Mais, pour beaucoup, c’est un minimum de 200 ­euros qu’il faudrait. Aussi, dès le lendemain, les travailleurs postés des Polymères fluorés se sont mis en grève, rejoints l’après-midi par les postés des autres ateliers.

Les grévistes espéraient que, suivant leur exemple, les travailleurs d’autres sites Arkema les rejoindraient dans le mouvement, comme cela s’était déjà produit à d’autres occasions. À l’assemblée générale du lundi 19 septembre, force fut de constater que ce n’était pas le cas. Malgré cela les travailleurs de Pierre-Bénite ont décidé de poursuivre la grève, d’autant plus que des travailleurs à la journée les ont rejoints, convaincus par les discussions en assemblée générale. Plusieurs dizaines de grévistes se sont même réunis pour rédiger un tract et le porter collectivement à la direction.

Les travailleurs sont conscients que faire reculer la direction ne sera pas facile. Mais ils ont pris leur mouvement en charge et c’est ce qui fait leur force.

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