Compin – Évreux : non aux licenciements !14/09/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/09/2824.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Compin – Évreux : non aux licenciements !

Le lendemain de la reprise après les congés, la direction de Compin à Évreux a annoncé pour novembre prochain le licenciement de 55 travailleurs, et au total 62 suppressions d’emplois.

Compin veut se débarras­ser de la moitié des travailleurs du site et transférer la production en Espagne, Pologne ou Turquie. Le groupe fabrique des sièges pour les trains, trams, bus et métros, pour la SNCF ou la RATP, à partir des commandes d’Alstom dont il est le sous-traitant. L’usine d’Évreux appartient à une holding, Trainvest, qui possède entre autres quatre sites de production en Europe. Le fonds d’investissement Equistone, actionnaire principal depuis 2009, a une centaine d’autres entreprises dans des secteurs d’activité très variés : le sport avec les magasins Courir, la livraison de fleurs avec Interflora, la pâtisserie industrielle avec Mademoiselle Desserts, etc. Equistone brasse des centaines de millions d’euros et n’a aucun état d’âme : « Dans un arbre, il y a des branches mortes, il faut les couper », a déclaré le patron de l’usine d’Évreux lors de l’annonce des licenciements.

Depuis, les élus montent au créneau pour supplier Compin de réviser sa décision. Le président centriste de la région Normandie Hervé Morin, le député du Parti socialiste Philippe Brun et le maire Les Républicains d’Évreux Guy Lefrand, tous ont multiplié les interventions indignées car Compin profite des commandes et des subventions publiques et compte parmi ses actionnaires Bpifrance, l’investisseur public dont la mission est prétendument de sauver l’activité et l’emploi. Toutes ces bonnes âmes répètent que Compin « trahit » ses engagements, mais les actionnaires s’en moquent bien.

Le directeur du site a annoncé qu’aucune prime extra-légale de licenciement n’est envisagée, ajoutant qu’elle serait utilisée pour acheter une voiture ou une télévision, et donc inutile. Ce mépris est significatif de la guerre qu’il a déclarée aux travailleurs, qui ont mené leur première action collective mardi 13 septembre en débrayant et en manifestant à une trentaine devant le conseil régional d’Île-de-France, après avoir fait le trajet et être partis à l’aube. Le prochain rendez-vous de mobilisation est donné à l’occasion de la journée d’action nationale du 29 septembre. À Évreux, les travailleurs de Compin prendront la tête de la manifestation.

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