Allocations chômage : une nouvelle attaque en préparation31/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/09/2822.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Allocations chômage : une nouvelle attaque en préparation

Depuis décembre 2021, une réforme de l’Assurance chômage est entrée en vigueur, diminuant fortement l’indemnisation en particulier des travailleurs précaires, saisonniers ou intermittents.

Elle leur impose d’avoir travaillé, non plus quatre mais six mois dans les derniers 24 mois. De plus, le salaire de référence – et donc le montant de l’indemnisation – a diminué du fait de l’intégration des périodes non travaillées dans son calcul. Résultat, l’Unedic prévoit déjà un excédent de 2,5 milliards cette année, réalisé au détriment des chômeurs.

Mais cela ne suffit pas au patronat, qui veut contraindre les travailleurs, en baissant la durée et le montant de l’indemnisation du chômage, à accepter tout emploi avec des salaires au rabais.

Dans l’immédiat, le gouvernement vient d’envoyer une lettre aux représentants syndicaux et patronaux qui gèrent l’Unedic, indiquant la prolongation temporaire des dispositions actuelles, le temps de concocter de nouvelles règles d’indemnisation qui varieraient en fonction de la conjoncture. La Première ministre Borne, paraphrasant les patrons, a indiqué qu’il était « anormal qu’alors que les entreprises ont des difficultés de recrutement, des personnes soient au chômage ». En réalité, ces prétendues difficultés d’embauche proviennent avant tout de la faiblesse des salaires et des mauvaises conditions de travail. Mais, aux yeux du patronat et de ses représentants, que les travailleurs puissent refuser un emploi dur et sous payé est inadmissible !

Borne invite donc les « partenaires sociaux » à donner leur avis et discuter sur ces bases. Le Medef a répondu sans fard qu’ « ouvrir une négociation ne servira à rien vu qu’elle n’aboutira pas, faute de diagnostic partagé avec les syndicats sur l’effet des règles d’indemnisation sur la reprise d’emploi. Il est légitime que l’État reprenne la main ».

Ce qu’exige le Medef, la perte de toute indemnité en cas de refus des conditions patronales de salaire et de travail, est prévu pour aggraver la concurrence entre travailleurs et tirer l’ensemble de la condition ouvrière en arrière.

L’unité de tous les travailleurs, qu’ils aient un emploi ou qu’ils en soient privés, est indispensable pour imposer des salaires et une existence digne pour tous.

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