Doctolib : profits 2.0 et rebouteux.com25/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2821.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Doctolib : profits 2.0 et rebouteux.com

La plateforme de prises de rendez-vous médicaux Doctolib abrite et propose donc de fait les services de gens qui sont manifestement des charlatans.

Des médecins ayant protesté contre cette pratique, les responsables de la plateforme ont avancé que ce n’était pas à eux de trier entre les bonnes et les mauvaises médecines. Puis ils ont utilisé l’argument suprême de tous les capitalistes, qu’ils soient dans la cocaïne, l’automobile, la viande hachée ou l’armement : la demande existe, nous nous bornons à y répondre. Finalement le site a promis d’exclure les personnes dont les agissements seraient dangereux ou condamnables par la loi.

C’est bien le moins, d’autant que cette application, à but très lucratif, a été portée, soutenue, financée et finalement rendue quasi obligatoire par les pouvoirs publics. Elle a commencé à se développer vraiment lorsque l’AP-HP, les hôpitaux de Paris, lui a confié ses rendez-vous. Elle est devenue un monopole de fait quand l’État lui a délégué la gestion des rendez-vous pour la vaccination contre le Covid.

Au lieu de bénéficier des progrès que pourrait constituer la mise en réseau et l’informatisation du secteur médical, l’application sert de prétexte à la disparition des secrétaires médicales et à la multiplication des répondeurs téléphoniques indiquant en boucle qu’il faut aller sur Doctolib. Quant aux millions de personnes qui ne savent pas l’utiliser, elles sont réduites à demander à leur voisin et plus souvent à leurs petits-enfants de prendre leurs rendez-vous.

L’État s’est ainsi déchargé pendant l’épidémie d’un certain nombre de ses missions, tout en aidant quelques financiers à réaliser un placement intéressant. En labellisant de fait Doctolib, il a aussi au passage permis à des charlatans de profiter de sa caution. Mais, puisqu’il s’agit avant tout de faire de l’argent, on ne peut pas dire qu’elle soit réellement usurpée.

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