Leur société

Budget des armées : les grandes manœuvres

Cet été, les chefs d’état-major de l’armée ont été entendus par la commission Défense de l’Assemblée nationale. Ils ont ainsi pu formuler directement leurs demandes aux députés.

Depuis février, les cadres de l’armée scrutent attentivement le conflit en Ukraine, qu’ils considèrent comme la répétition d’un futur conflit. Stratégie, effectifs, puissance de feu, utilisation de la technologie : tout est observé et mesuré. Et leur conclusion s’impose : l’armée française ne serait pas prête à un « conflit de haute intensité », selon Thierry Burkhard, après « vingt années de conflits asymétriques », autrement dit pour la Françafrique. Le principal problème aujourd’hui serait matériel : les militaires demandent un investissement massif pour doubler, voire davantage, l’équipement en avions, navires, canons, munitions...

Le budget de la Défense devrait suivre strictement l’augmentation prévue dans la loi de Programmation militaire, soit 295 milliards d’euros pour 2019-2025, 44 milliards pour l’année prochaine. De quoi réjouir les industriels de l’armement, comme Thales ou Dassault, d’autant que l’État est un client qui paie rubis sur l’ongle.

Le plus inquiétant pour les travailleurs, au-delà de la facture qu’on leur présentera pour ces engins de mort, est que ces armes ne sont pas destinées à la parade. Le chaos de l’économie multiplie les foyers de tension et la matière explosive. La guerre n’est pas encore là, du moins pas en France, mais le gouvernement et les cadres militaires cherchent à y préparer les esprits. D’ailleurs, le rapport parlementaire publié par la commission Défense indique vouloir renforcer le Service national universel et les « forces morales, des militaires et de la nation dans son ensemble ».

Les travailleurs ne doi­vent pas se laisser prendre à ces discours sur l’intérêt national : c’est toujours avec leur peau que se mènent les guerres.

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