Israël-Palestine : attaque meurtrière contre Gaza10/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël-Palestine : attaque meurtrière contre Gaza

Vendredi 5 août, jour de congé en Palestine, le gouvernement israélien lançait une attaque militaire meurtrière sur Gaza, officiellement pour « prévenir » une riposte d’un groupe nationaliste palestinien, le Jihad islamiste, après l’arrestation d’un de ses responsables. Trois jours plus tard, 46 Palestiniens, dont 16 enfants, avaient été tués et 360 blessés.

À peine plus d’un an après la dernière opération militaire qui avait fait 260 morts palestiniens et quatorze morts israéliens, le tout nouveau Premier ministre Yaïr Lapid a lâché son artillerie et ses drones meurtriers sur la bande de Gaza. Sous prétexte de protéger la population d’Israël, Lapid l’a délibérément mise en danger de recevoir en retour des roquettes envoyées depuis Gaza. Peu lui importait, puisque c’était l’occasion de menacer : « Toute personne qui essaye de faire du mal à Israël doit le savoir, nous vous trouverons ».

En l’occurrence, c’est aux 2,3 millions d’habitants de Gaza que du mal a été fait, et pire que cela. Des blessés, des morts, ont été causés par des bombardements dits ciblés frappant une population qui n’a aucun endroit où se réfugier, entassée dans des appartements surpeuplés, enfermée derrière ses frontières par un blocus terrestre, aérien et maritime qui dure depuis quinze ans.

Dans son scénario, après l’arrestation des militants du Jihad islamique à Jénine, en Cisjordanie occupée, le gouvernement Lapid avait bloqué les points de passage surveillés permettant à des milliers de travailleurs et petits commerçants palestiniens de se rendre quotidiennement en Israël depuis le nord de Gaza. Ce faisant, il empêchait également des patients de se rendre à l’hôpital israélien et bloquait les camions-citernes livrant le carburant pour alimenter la seule centrale thermique de Gaza. Les Gazaouis, déjà soumis à des restrictions de courant quotidiennes, se sont trouvés privés d’électricité en plein mois d’août. « Nous, on vit dans une prison géante et personne n’est responsable de nous, ni le Hamas, ni l’Autorité palestinienne, ni Israël » a déclaré un proche des victimes.

En effet, c’est une situation d’apartheid que le pouvoir israélien impose de plus en plus à la population palestinienne en accélèrant la colonisation.

C’est même le cas à l’intérieur d’Israël, entre la population juive et les Arabes israéliens. Quant aux habitants de Gaza, ils sont réduits de guerre en guerre à l’état d’otages, qui n’ont d’autre perspective que de survivre dans la pauvreté, le chômage et la peur.

Cette dernière opération guerrière lancée par Lapid, qui s’est poursuivie une journée après le cessez-le-feu négocié par les autorités égyptiennes, semble bien avoir pour seul objectif d’asseoir l’aura du Premier ministre d’un gouvernement instable auprès de la fraction la plus droitière de l’opinion publique israélienne. Avant les élections anticipées qui doivent avoir lieu en novembre, c’est peut-être le début d’une surenchère avec l’ancien Premier ministre Netanyahou, concurrent de Lapid, surenchère dont la population, palestinienne mais aussi juive, aura à payer le prix.

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