Des céréales qui ne nourrissent pas10/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Des céréales qui ne nourrissent pas

Le Razoni, premier bateau à quitter l’Ukraine depuis le début de la guerre, parti le 1er août avec une cargaison de maïs à son bord, était censé accoster au Liban.

Mais entre-temps l’acheteur initial aurait refusé la livraison, mettant en avant un retard de cinq mois dû à la guerre. Ou peut-être le propriétaire de la cargaison a-t-il tenté d’en tirer un meilleur prix ? Quoi qu’il en soit, à présent, le Razoni navigue on ne sait trop où, en attente d’une nouvelle destination.

En tout, huit navires chargés de céréales sont partis d’Ukraine. Mais la guerre n’est visiblement pas le seul obstacle à l’acheminement de leur marchandise.

Le marché est roi, tout s’achète et tout se vend, même les produits essentiels, et tout doit rapporter du profit, sinon cela n’intéresse pas les capitalistes. Des centaines de milliers de gens auraient besoin des céréales transportées par le Razoni, au Liban où il devait accoster comme dans d’autres pays, mais tant qu’il n’y aura pas un acheteur pour sa cargaison, qui puisse faire un profit à son tour en la revendant, les céréales y resteront à fond de cale.

En outre, la spéculation règne sur les marchés et actuellement le cours des céréales a baissé. Comme, par ailleurs, le coût de la logistique en Ukraine, c’est-à-dire essentiellement du transport, a été multiplié par dix depuis le début de la guerre, de nombreux producteurs de céréales de ce pays disent préférer stocker leur récolte en attendant que les prix remontent.

Une production qui reste dans des silos, un bateau qui dérive chargé de céréales, alors que la faim s’étend, c’est l’image révoltante d’une économie capitaliste qui entraîne le monde vers le naufrage. Il est urgent de changer de capitaine !

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