Darmanin : flagrant délit de mensonge10/08/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/08/2819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Darmanin : flagrant délit de mensonge

Accusant un imam du Nord, Hassan Iquioussen, d’avoir tenu des propos antisémites, contraires à la laïcité et sexistes, le ministre de l’Intérieur Darmanin a annoncé le 28 juillet qu’il serait expulsé vers le Maroc, dont ses parents sont originaires. Mais le 5 août, le tribunal administratif de Paris a suspendu cette procédure.

Il a motivé sa décision en expliquant que certaines des accusations, comme l’atteinte à la laïcité, ne reposaient sur rien d’établi et que rien ne justifiait une expulsion. Cet imam, proche des Frères musulmans, a certainement des idées dignes du Moyen-Âge. Mais si Darmanin envisage de démettre tous ceux qui font du sexisme ou du racisme leur fonds de commerce, cela impliquerait de sacrées purges dans l’Église catholique, la police nationale… ou encore la classe politique.

À l’instar de Sarkozy en son temps avec son fameux Kärcher, le ministre espère concurrencer l’­extrême droite sur le terrain de la démagogie xénophobe. Durant le mois de juillet, il a, coup sur coup, annoncé une nouvelle loi contre les immigrés à la rentrée et l’expulsion d’un homme suspecté d’une agression de policiers, avant que celui-ci soit mis hors de cause.

À présent que l’expulsion de l’imam a été suspendue, Darmanin contre-attaque. La DGSI a en effet opportunément fait savoir que celui-ci est fiché S. Le ministre a alors saisi le Conseil d’État, accusant le prédicateur de séparatisme. Darmanin sera-t-il à nouveau désavoué, comme c’est le cas quasiment à chaque fois depuis des semaines ? En tout cas, les médias auront parlé de lui, et c’est bien son seul objectif.

Partager